FUGITIFS SUR TERRA II
Tome 1

De la Science-Fiction, de l’action, une bande de « jeunes » aux caractères bien trempés. Tous les ingrédients sont réunis pour une série d’aventure grand public. Et c’est justement le problème de cet album.
On a l’impression que les auteurs sont allés pêcher des ingrédients à la mode pour fabriquer une histoire à succès. La première déception vient des héros, car la bande de personnages semble artificielle. Le scénariste n’ pas hésité à forcer le trait sur ses personnages et les transforme en caricature. Une mention spéciale est à délivrer à la blondinette à la répartie trop ravageuse, qui se ballade en pantalon taille basse et le nombril apparent. Une série jeunesse nécessite sans doute des personnages typés pour faciliter l’identification, de là à enchaîner les clichés, il y a peut-être une marge. Mais ce qui agace le plus est sans doute les facilités du scénario. A peine les adolescents ont-ils le temps d’encaisser la disparition de leurs parents que le triangle amoureux s’installe déjà entre les personnages. L’histoire avance beaucoup trop vite et l’album se termine par un cliffhanger très prévisible. Mais c’est la façon dont celui-ci a été amené qui interpelle. L’histoire s’attarde sur une expédition d’une dizaine de pages qui consiste à …aller chercher du pain au village car la princesse a envie de croissants ! Le tout étant livré sans aucun second degré, il est difficile de sentir concerné par une histoire aussi désincarné. Surtout qu’elle n’est pas rattrapée par le graphisme. Le background SF est sous-exploité par un dessin concentré sur les personnages qui se souci peu des décors. Le prochain album est annoncé pour Novembre prochain, ceci expliquant peut-être cela.
Cette lecture m’a donc frustré par son manque de saveur et de personnalité. Mais ce premier album étant clairement consacré à la mise en place des personnages et du contexte, les prochains permettront, peut-être, de gommer cette première impression. On remarquera que dans ce genre d’histoires d’enfants évoluant sans adultes, il est difficile de passer après l’excellent « Seuls » de Vehlmann et Gazzotti.

Par Arneau, le 23 août 2009