FURYA
La vierge rouge

 
Il était une fois, en 1962, un sous-marin de la Kriegsmarine mouillant dans l’Orenoque, en Amazonie vénézuelienne. S’il se trouvait là, c’est parce qu’à son bord, des nazis avaient traversé l’Atlantique après guerre pour aller se faire oublier en Amérique du Sud. Aujourd’hui, ne restait plus de cet improbable équipage qu’un homme et sa fille, Hans et Eva, qui avaient décidé de rester vivre dans cette carcasse de ferraille pour se tenir à l’écart des humains et de leurs travers.

En réalité, Eva et son père fréquentaient une tribu amazonienne, et ils avaient fini par se faire accepter par eux comme voisins. L’amitié de ces Amérindiens envers le père et sa fille allait d’ailleurs un jour s’exprimer de la plus belle manière lorsqu’ils jetteront leurs forces au péril de leurs vies contre les hommes du terrible Saldanha, un flic local qui savait que dans le sous-marin sommeillait un trésor de guerre sur lequel il voulait mettre la main.

Lors d’un affrontement, Hans sera atteint par une balle. Rapatrié dans son sous-marin, il y décèdera peu après, laissant orpheline la jeune Eva qui nourrira dès lors un très fort désir de vengeance que son imprégnation des rites indiens Shuars transcendera au-delà de ce que l’on peut imaginer…
 

Par sylvestre, le 24 mai 2012

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Notre avis sur FURYA #1 – La vierge rouge

 
L’hypothèse première est assez improbable. Pas que des nazis aient voulu filer à l’anglaise après leur défaite avec, dans leurs bagages, de l’or en pagaille… Mais que Hans Jürgen et Eva aient pu couler tant d’années quasiment invisibles aux yeux de ceux dont ils ne souhaitaient ni la compagnie ni la cupidité. Il n’empêche que l’on accroche très vite à cet original tome 1 de la série Furya, conscient que les plus belles aventures ont parfois besoin de cette once d’utopie pour s’épanouir.

Plongeant dans le récit comme l’Eva de la couverture se laisse caresser par cette Amazonie qui la protège, avec le bonheur du curieux satisfait, on se fait rapidement surprendre par la tournure des événements. Et quand arrive l’inimaginable, quand ensuite les choses tournent comme elles le font, on en vient à se dire que l’improbable ne dopait pas que l’amorce de l’histoire, mais plus encore. En effet, quand un héros meurt, c’est souvent désolant, et plus souvent encore, c’est en fin de récit. Mais quand plusieurs, et pas des moindres, rendent leur dernier souffle assez rapidement, le lecteur a légitimement ses raisons de se sentir orphelin !

Mais ce serait compter sans la magie des raconteurs qui ont ce pouvoir de faire fi des limites. Et c’est ainsi qu’avec les pouvoirs du chamanisme, qu’avec la magie des croyances et qu’avec la force d’une vengeance étourdissante, les rebondissements sont au programme sous la voûte sylvestre de l’Amazonie de Furya ! C’est ainsi aussi que grâce aux talents des auteurs de cette bande dessinée – et pour peu que vous soyez volontaire pour vous défaire de vos repères d’Occidentaux cartésiens – vous êtes en passe de vivre auprès d’Eva, avec cette série, une expérience sans précédente dont ce premier volet vous séduira tout en vous gardant à la merci des surprises qui pourraient vous guetter dans la suite.
 

Par Sylvestre, le 24 mai 2012

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