FUTURS DE LIU CIXIN (LES)
La Terre vagabonde

Parce qu’il est en train de sortir de sa séquence principale, le soleil est en passe d’exploser. La Terre ainsi que toute l’humanité sont de fait en péril. Aussi, afin de prévenir les innombrables répercussions sur la planète et sur tout le système solaire, le cortège scientifique a mis au point un programme inouï de très grande ampleur qui va permettre à la Terre de quitter son orbite afin de rejoindre une galaxie plus clémente, la constellation du Centaure. Pour cela, d’immenses réacteurs positionnés en des lieux stratégiques vont s’animer pour permettre au globe terrestre de s’arrêter de tourner et se lancer, tel un vaisseau spatial, dans un voyage à travers le cosmos de près de 2500 ans. Evidemment, ce voyage va être ponctué de nombreux coups durs que va vivre un jeune homme tout au long de son existence.

Par phibes, le 5 mars 2022

Notre avis sur FUTURS DE LIU CIXIN (LES) #1 – La Terre vagabonde

Terre vagabonde initie une nouvelle série chez Delcourt qui a pour concept d’adapter en bandes dessinées les ouvrages écrits par l’illustre romancier chinois Liu Cixin, lauréat du prix Hugo, spécialisé dans des récits de science-fiction. Ce premier tome se veut donc illustrer la nouvelle intitulée Terre errante parue à l’origine en 2000 et publiée en France en 2020. Pour cette première occasion, le scénariste Christophe Bec et son fidèle dessinateur Stefano Raffaele mettent en commun leur talent respectif pour nous offrir une adaptation particulièrement impressionnante.

Force est de constater que sous le couvert d’une idée réellement originale (pour sa sauvegarde, la Terre est transformée en un véritable vaisseau spatial), l’on plonge dans un récit qui se veut très narratif, s’attachant à un personnage asiatique dont la destinée va être liée à ce voyage ô combien surprenant mais aussi tragique à bien des égards.

L’histoire se veut scindée en plusieurs chapitres correspondant à des étapes clés du processus engagé. Via ces dernières, on perçoit que le romancier originel fait preuve assurément d’une imagination débordante et d’une bonne connaissance scientifique. Même si nous restons dans des effets contemplatifs, on ne manquera pas d’apprécier la richesse de la narration portée par l’un des témoins privilégiés de cette surprenante aventure extragalactique. On restera sidéré par ce voyage, emporté par la démesure et par les émotions qui en découlent suscitée par des évènements certains heureux, d’autres dramatiques voire totalement disproportionnés, à l’échelle de la planète. Christophe Bec le restitue avec pertinence, dans des séquences fort bien dosées et très explicites, et par ce biais trouve le moyen de nous entrainer avec lui.

De son côté, Stefano Raffaele démontre qu’il maîtrise pleinement le sujet. Habitué à œuvrer avec le scénariste, celui-ci fait étalage de son aptitude à travailler sur des plans réalistes, presque plausibles, qu’il croque à force de documentation mais aussi d’imagination. Le plus surprenant est l’évolution de la planète au fil de son voyage intersidéral qui passe par des étapes de grands bouleversements retranscrits avec brio. On saluera, à ce titre, les superbes triptyques insérés dans l’album qui témoignent le gros travail de l’artiste et également les beaux effets de couleurs restitués par Marcelo Maiolo.

Une équipée intersidérale très inspirée dans son adaptation qui donne un aperçu très engageant de l’univers futuriste de Liu Cixin.

Par Phibes, le 5 mars 2022

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