FUTURS DE LIU CIXIN (LES)
Au-delà des montagnes

Allongé sur une immense étendue d’eau, le géologue Feng Fan se souvient de ce qui l’a conduit jusque là. De son passé d’alpiniste, de la mort de ses compagnons et de l’exil qui lui a été imposé ensuite auprès de l’équipage du Bluewater et des recherches qu’il effectue sur les fonds marins. Mais surtout, il évoque l’apparition de cette étrange vaisseau extra-terrestre, à proximité de la Terre, silencieux et des phénomènes géologiques provoqués par l’attraction de l’immense engin dont la taille rivalise avec celle de notre Lune. Par curiosité, Feng Fan entreprend de remonter une immense colonne d’eau qui s’est formée près du Bluewater, haute de 9 km, en direction du vaisseau… Il veut rencontrer ces êtres venus des confins de l’espace, il faut communiquer avec eux…
Au premier contact, Feng Fan découvre l’existence d’une civilisation incroyable…

Par fredgri, le 3 avril 2023

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Notre avis sur FUTURS DE LIU CIXIN (LES) #11 – Au-delà des montagnes

Delcourt continue d’explorer les textes et autres nouvelles de Liu Cixin et cette fois ils ont rassemblé le scénariste Eduard Torrents et le dessinateur Rubén Pellejero (qui échappe ainsi, momentanément à Corto Maltese) pour nous proposer cet excellent album qui nous fait réfléchir sur notre rapport à notre environnement (pas dans le sens écologique, mais spatial) et le lien entre la préservation de cet environnement et la nécessité d’aller explorer toujours plus loin.

On sent bien qu’initialement il s’agit bien plus d’une nouvelle adaptée, qu’il y aurait assez de fond pour être davantage développé, et du coup, même si le dialogue entre Feng et l’extra-terrestre est dense, l’intrigue en elle-même est assez "ramassée". Toutefois, cette exploration est extrêmement passionnante. La description de cette civilisation inconnue permet d’ouvrir le récit sur une histoire ample et complexe qui fait réfléchir sur notre condition humaine.

Eduard Torrents réussit à rester assez fidèle au texte original, tout en créant avec Pellejero un univers cohérent visuellement. Le seul hic, c’est que l’on est pratiquement tout du long en récitatif, qu’on a le sentiment de rester en retrait, même si les parties avec Feng sont plus immersives, mais le récit consiste très clairement à construire un monde et nous le raconter, plutôt que s’attarder sur l’aventure de Feng lui-même.

Graphiquement, Pellejero tire progressivement son épingle du jeu. Au début le trait est lâche, on sent que le minimalisme gestuel de Corto a amené l’artiste à ne plus trop s’attarder sur les détails, les atmosphères, comme on se rend compte aussi que la SF c’est peut-être pas le genre ou il est le plus à l’aise, non plus. Mais petit à petit cela fonctionne de mieux en mieux, dirais-je.

Un album assez surprenant, avec une belle réflexion générale.

Très conseillé.

Par FredGri, le 3 avril 2023

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