GAGNER LA GUERRE
Retour en grâce
Lors de son exil à Bourg-Preux dans la Marche Franche, Gesufal Benvenuto a découvert qu’il était un homme traqué et qu’il devait fuir à tout prix. Son échange musclé avec Oricula lui confirme qu’un vent de trahison souffle autour de son employeur le podestat Leonide Ducatore et que la fille de ce dernier, Clarissima, en serait à l’origine. Il décide alors de rentrer à Ciudalia pour faire part de ses découvertes. Lors d’un bivouac en pleine forêt battue par le froid, il tombe sur un elfe borgne, le capitaine Melanchter, qui vient solliciter son aide pour identifier le terrible rempailleur que Benvenuto a déjà affronté et qui sème la terreur sur les routes commerciales entre les deux pays. C’est ainsi que lors de l’assaut d’un corps de ferme en ruine, que Benvenutto découvre que le rempailleur n’est autre que son ami de Ciudalia, Welf. Surpris par cette nouvelle trahison qui semble faire croire que le podestat Ducatore cherche lui-même à créer des troubles sur le territoire pour en tirer profit, Benedutto s’inquiète de son sort. Est-ce que son retour à Ciudalia qui semble annoncer une guerre à venir ne va pas lui être fatal ?
Par phibes, le 16 mars 2025
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Notre avis sur GAGNER LA GUERRE #5 – Retour en grâce
Ce cinquième volet de l’adaptation du fameux roman de Jean-Philippe Jaworski vient clore les aventures tonitruantes de l’homme de main du podestat Ducatore, Gesufal Benvenuto. Ce dernier, personnage ô combien détestable et profondément meurtri dans sa chair et dans son ego à la suite de ses nombreuses rixes, est appelé à faire un retour auprès de son commanditaire. Evidemment, n’étant pas forcément dans ses bonnes grâces, sa réapparition va être à nouveau source de moments douloureux qui vont influer dans la balance pour l’avenir de la République de Ciadulia.

Toujours sous la plume adroite de Frédéric Genêt en collaboration avec l’auteur d’origine, ce dernier volet ne manquera de satisfaire les adeptes de cette saga médiévalo-fantasy puisqu’il est à prime abord celui qui va dévoiler les dessous d’une manipulation insidieuse dans laquelle notre héros, qui en prend toujours plein la « poire », va avoir un rôle à jouer. A cet égard, ce dernier tour de roue se veut des plus intrépides, les cartes du fameux manipulateur s’abattant sans vergogne autour de Benvenuto dans des rixes de plus en plus puissantes.

A la faveur d’une belle densité et d’un choix de dialogues particulièrement riche en vocables, le récit se poursuit et se finit « salement » en apothéose. L’artiste maîtrise la violence de cet univers tout en jouant habilement sur ses caractéristiques fantasy où la magie a évidemment toute sa place et où les personnages se révèlent bien surprenants dans leur qualité effective. Au fil de son retour, Benvenuto devient le catalyseur de tous les aveux et nous donne le privilège de mieux saisir ce qui se trame au plus haut niveau de la République et ce, dans des effets percutants à souhait.

Graphiquement, là aussi, il y a de la matière. Frédéric Genêt dynamise son coup de crayon, s’impliquant généreusement dans des ambiances à l’italienne type Renaissance où la brutalité se traduit soit par des faits d’armes tonitruants, soit par des décisions maléfiques. Le travail se veut donc de qualité, doté d’une richesse artistique qui est très loin de déplaire, avec des personnages de choix, volontairement ambigus, tournant autour d’un Benvenuto pour le moins déboussolé par ce qui lui tombe sur le râble.
Une fin d’adaptation rondement menée qui a l’avantage de donner favorablement corps au fameux roman originel. Monsieur Genêt, vous avez gagnez votre « guerre » !
Par Phibes, le 16 mars 2025
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