GENETIKS
Tome 3

Thomas Hale est donc atteint d’un cancer de stade avancé, il ne lui reste tout au plus que quelques mois à vivre. Les médecins de Genetiks ont peut-être une solution mais qui croire dans un monde qui semble gouverné par des hallucinations, où se trouve vraiment la réalité ? Qui sait… En tout cas une chose est bien sûre, la conclusion est toute proche.

Par melville, le 11 novembre 2010

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Notre avis sur GENETIKS #3 – Tome 3

Genetiks est une histoire découpée en neuf chapitres répartis sur trois tomes. A mesure que l’on progresse dans le récit l’intrigue se dévoile à nous et peu à peu son propos prend tout son sens et gagne en intensité et en profondeur. Ce qui commence comme un très bon thriller survitaminé, s’avère être au final un récit « complexe » où les auteurs nous invitent à un questionnement sur ce qui fonde la condition humaine, et le tout sans pour autant mettre de côté la vivacité des premiers chapitres. Superbe !

Dans la forme Genetiks est construit sur le modèle du thriller, de celui que savent manier les réalisateurs américains. J’entends par là que le suspense, la tension et les scènes d’action sont au rendez-vous, on frissonne, on s’inquiète et on est constamment surpris. Ces ressentis percutant étant renforcés par un dessin hyperréaliste qui assoit encore un peu plus le scénario dans cette dimension. Mais cet habillage est en quelque sorte un leurre qui détourne l’attention du lecteur pour l’emporter à son insu ailleurs, au-delà d’une « simple histoire ».

Richard Marazano ancre son intrigue principale dans le monde de la génétique et l’explore avec habileté sur deux niveaux. Le premier, perceptible dès le tome 1, concerne l’entreprise Genetiks en elle-même, par ce biais l’auteur porte un regard critique sur les dérives financières de l’industrie pharmaceutique au sens large. Regard qui – loin de la critique facile – permet d’étayer les bases du second niveau de lecture qui fonde la finalité de l’œuvre, à savoir la réflexion sur ce qui conditionne l’humanité d’un être, mais chut… je vous en ai déjà trop dit.
L’auteur manie son scénario d’une main de maître. Le lecteur glisse sans même sans s’en rendre compte de la « réalité scientifique » vers une autre dimension, celle de l’imaginaire, du fantasme et par moments de l’occulte pour enfin arriver nez à nez avec la chute de l’histoire. Et si le déroulement de l’intrigue c’est fait en « douceur », sa conclusion est brutale, une vraie claque ! Une fois les clés en main, quand on se repenche rétrospectivement sur ces neuf chapitres, on saisit vraiment tout le talent de Marazano et on se dit : « ah la vache, il est fort !… ». Si l’histoire impressionne tant, c’est qu’elle puise sa force dans ses personnages. Tous autant qu’ils sont, même les plus secondaires, sont cernés avec justesse et réalisme. Il renferme une « vérité » dans leur façon d’être, leurs sentiments… Le héros de l’histoire, Thomas Hale, n’en est justement pas un de héros, ni un antihéros d’ailleurs, c’est simplement un homme ordinaire. Un homme parmi les Hommes qui porte sur ses épaules, et cela bien malgré lui, un lourd fardeau qui offre toute sa puissance au récit.

Au dessin on retrouve Jean-Michel Ponzio, et il faut bien reconnaître que si ses graphismes en surprendront plus d’un, il excelle véritablement dans son art. Savant et audacieux mélange de 3D, de rotoscopie, de photos retouchées et de dessin, le résultat final impressionne par sa cohérence. Les illustrations de Jean-Michel Ponzio sont en parfait accord avec le scénario, et à la lecture de ces trois opus cela apparaît comme une évidence, on ne perçoit pas comment il aurait pu en être autrement. Hyperréaliste tout en étant à l’aise avec les phénomènes d’hallucinations vaporeuses, le dessin offre au récit sa crédibilité et participe pour beaucoup à entrainer le lecteur dans cet engouement qui le prend dès les premières pages.

Enfin, un dernier mot pour terminer. Ce troisième volet apporte donc la conclusion et également la lumière sur la symbolique des couvertures très réussies de chaque tome. Un petit plus qui parachève cette excellente série.

Genetiks de Richard Marazano et Jean-Michel Ponzio est un récit riche, qui a du relief et qui porte un regard « intelligent » sur le monde de demain. Encore un incontournable de chez Futuropolis et assurément un must à posséder d’urgence !

Par melville, le 11 novembre 2010

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