GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS (LA)
La première

Après la superbe épopée du chevalier Alène (tome 13), le duo Ange revient pour un nouvel opus lié à cet univers onirique peuplé de terribles dragons et de combattantes acharnées. Cette fois-ci, ce dernier opère un grand retour en arrière pour nous conter, au travers de la voix de la vénérable Everlyne, les origines du fameux ordre des dragons.

Si ce retour aux sources n’a pas la teneur captivante du précédent épisode, il n’en demeure pas moins qu’il reste d’un abord remarquable. En effet, la légende dont il est question et qui se voit partagée entre trois apprenties chevaliers et le lecteur, nous entraîne dans des ambiances pratiquement préhistoriques et nous donne l’occasion d’assister, certes à l’apparition du premier dragon, mais surtout à la première guerrière d’un ordre antique.

Aussi, usant d’un alternat temporel bien imbriqué et d’un travail sur le côté volontairement primitif des dialogues, les scénaristes nous font découvrir la fameuse histoire légendaire de N’Dala, une histoire mythique à la progression maîtrisée, à la tension palpable et aux effets à grande échelle garantis. Bien que l’on pressente le devenir de la tribu de N’Dala, on ne peut s’empêcher de frémir sur les affrontements intestins générés par le "veil", gérés parfaitement par des auteurs en pleine possession de leur sujet fantastique, assurément inépuisable.

Du côté graphique, on assiste à un travail en deux temps. Tout d’abord, on pourra apprécier la prestation de Christophe Palma qui intervient jusqu’à la 32ème planche. Ce dernier qui a participé à la saga Corpus Hermeticum (Tome 2), nous assure d’un coup de patte généreux, dynamique et terrifiant quand il s’agit de mettre en animation les terribles reptiles, sur des plans titanesques. Ensuite, c’est au tour de Brice Cossu (Paradis perdu – psaume 2, Rémission…) et Alexis Sentenac (Les hydres d’Ares) de prendre la relève, une relève que l’on pourra apprécier dans le sens qu’elle ne diffère pas (et c’est tant mieux) du rendu des premières planches. De fait, l’ensemble, qui cette fois-ci élude les accents de féminité inhérent à l’Ordre des Chevaliers, se veut des plus agréables et des plus effrayants à parcourir.

Un retour tonitruant aux origines d’une organisation féminine que l’on prend plaisir à suivre dans ses nombreux combats démesurés.

Par Phibes, le 25 juin 2012