Glory
(Glory 23 à 34)
Depuis la nuit des temps deux peuples s’affrontent sans merci. Ce sont deux peuples ultra puissants qui ont fini par oublier l’origine de cette guerre qui fait rage depuis des siècles, depuis des millénaires. Et pourtant, un jour, une petite fille nait, fruit de l’union d’un représentant de ces deux peuples. Une trêve est alors acceptée et c’est la paix qui s’installe.
La petite fille grandi, elle s’appelle Gloriana. Malgré tout, on la forme à l’art de la guerre, du combat, elle a la force des deux peuples, mais aussi leur folie. Arrivée à l’age d’adulte, elle décide de partir sur Terre, elle a le sentiment que l’être humain peut faire de très belles choses, pour peu qu’on l’y aide. Elle devient alors la super-héroïne Glory, qui combat les forces nazis. Mais elle reste indomptable, elle refuse de s’allier aux américains et refuse d’obéir à Supreme qui lui demande de se discipliner.
Les années passent, Glory disparait.
Bien plus tard, la jeune Riley commence à rêver d’elle, de cette super femme pourfendeuse de monstres… Elle se met alors en quête de la géante aux cheveux blancs qu’elle finit par retrouver au Mont Saint Michel… Mais la présence sur Terre de Glory attire des forces guerrières qu’elle doit à tout prix repousser. Pour cela elle doit se constituer sa propre armée et aller jusqu’à recruter sa petite sœur, Nanaja, une des plus cruelle guerrière qu’elle connaisse. Elle "invite" aussi ses camarades super-héros à venir la rejoindre, elle et ses amis, dans la bataille qui se profile…
Par fredgri, le 31 mars 2014
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782756050416
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Notre avis sur Glory
Contre toute attente Delcourt se penche sur cette remarquable série trop vite stoppée dans son élan. Mais qu’importe, car c’est aussi le moyen de se rendre compte de l’incroyable énergie créatrice qui se d`égage actuellement chez Image…
A l’époque, je n’étais pas vraiment fan de ce que produisait l’écurie Extreme de Rob Liefeld. Sans forcément vouloir m’étendre sur le sujet je préciserais juste que l’univers dépeint et la qualité des comics en question ne m’accrochaient pas. Il a fallu que Moore reprenne les choses en main, qu’il revisite Supreme, les Youngblood et Glory pour que tout ça commence à prendre réellement du relief. Mais, progressivement, avec le départ du scénariste anglais, tout est retombé aux oubliettes…
Jusqu’à il y a un an et demi/deux ans ou Extreme ressurgit de ses cendres, proposant une revisite de son univers, mais une revisite très radicale. Surtout en ce qui concerne les séries Prophet et Glory !
Ici, le traitement appliqué est aux antipodes de ce qu’a pu connaître l’héroïne. On s’éloigne définitivement de l’image pin-up qui lui collait à la peau et le background mythologique se transforme en véritable folklore guerrier, Glory devenant ainsi une géante hypertrophiée avec des tendances très violentes, voir même bestiales. Et toute la série est justement plongée dans cette ambiance très dure, sans pitié. Une vision complètement décalée du mythe de l’héroïne guerrière tel qu’on pouvait le voir jusque là avec des personnages comme Wonder Woman, Power Girl ou même la première version de Glory. Il y avait toujours un soucis d’esthétisme, de canon de la beauté que transfiguraient ces super femmes à l’exemple des anciennes Amazones.
C’est vrai que la figure fémine a sérieusement évolué, que l’apogée de la femme moderne s’est souvent accompagné de revendications diverses, de remises en question du rôle du mâle etc. Néanmoins, on assistait toujours à une réappropriation assez modérée de ces codes machistes, il n’était pas forcément question de concéder le charme, le côté hypersexué de ces super héroïnes…
Ce qui est donc intéressant, c’est qu’en s’éloignant des schémas classiques, Joe Keatinge renforce la cohérence de l’ensemble. Ce pseudo peuple d’Amazone qui a élevé Gloriana est un peuple de guerrier, habitué aux batailles, les femmes sont donc très musclées, absolument pas fidèles aux images d’Epinal que l’on connait. Leur univers est fait de fer, de sang, de sueur et de blessures et on sent que dans le regard de Glory il y a une sorte de sécheresse qui lui vient de tout ça. C’est fascinant !
Par contre, l’intrigue, même si elle nous tient en haleine du début à la fin, a tendance, dans la première moitié, à s’étirer un peu, à rester dans un réflexe elliptique, sans trop en dire. Le scénario joue habilement avec les flash-back tout en amenant le lecteur à découvrir cette étrange héroïne qui fait frissonner… Car de qui doit-on avoir peur ? D’elle ou des ennemis qui se présentent ?
La deuxième partie se présente davantage comme la préparation au combat final, l’ultime affrontement contre le peuple de son père. Glory est affaiblie, elle doit se constituer, elle aussi, une armée, car elle n’est progressivement plus cette femme qui venait sauver les opprimés, qui accompagnait Supreme et les autres sur les champs de bataille, elle est la recluse, celle qu’on traque, celle qui a du mal à modérer ses accès de rage, ses transformations qui font d’elle une véritable machine à massacrer, aveugle et impitoyable.
Il y a donc ici un très habile rappel au matériel original qui a inspiré cette héroïne, tout en glissant des thèmes plus sombres et complexes qui explorent les méandres du passé, du présent et du futur, qui s’interrogent sur cette violence, sur ce qu’elle permet de distinguer sur Glory et ses motivations, sur ce monde qui change… Et plus directement ils amènent un vrai regard passionnant sur ce personnage et sa position dans l’univers Extreme de Liefeld.
On devine que la démarche jusqu’au-boutiste des auteurs tranche avec les autres projets de revival de cet univers (quoique Prophet propose aussi une approche particulièrement passionnante), et que ce côté très violent a du faire pencher la balance (la série s’arrêtant principalement à cause de ventes déplorables)… Malgré tout, il ne faut pas non plus tomber dans le panneau de cette façade bourrine ! Car le scénario est très bien construit, avec une Glory assez subtile et des personnages secondaires qui donnent vraiment du relief aux récits ! De plus, graphiquement, au delà de la cohérence apportée par Campbell, nous avons régulièrement des invités qui rajoutent des personnalités fascinantes. Je repense aux numéros 30 et 31 qui sont de purs bijoux et qui valent à eux seuls l’achat de la série !
Glory est une série qui aurait mérité d’avoir plus de soutien. On sent très bien que les auteurs avaient encore beaucoup de choses à raconter et l’ultime épisode montre parfaitement que l’écriture très singulière de Keatinge pouvait proposer des moments de grâce incroyables !
Cela reste donc une série envoutante, complètement atypique, qui renouvèle avec intelligence l’image de la super guerrière dont la figure la plus importante demeure encore à ce jour Wonder Woman.
On croise les doigts pour qu’un jour les auteurs aient la possibilité de revenir un peu sur cet incroyable personnage !
Très conseillé !
Par FredGri, le 31 mars 2014
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