GLORY
War Torn
(Glory 29 à 34)
De par sa présence sur Terre et son combat au Mont Saint Michel Glory attire sur la planète des forces guerrières qu’elle doit à tout prix repousser. Pour cela elle doit se constituer sa propre armée et aller jusqu’à recruter sa petite sœur, Nanaja, une des plus cruelle guerrière qu’elle connaisse. Elle "invite" aussi ses amis super-héros à venir la rejoindre, elle et ses amis, dans la bataille qui se profile…
Par fredgri, le 5 janvier 2014
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9781607067610
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Notre avis sur GLORY #2 – War Torn
Le plus intéressant avec cette série c’est cette vision complètement décalée du mythe de l’héroïne guerrière tel qu’on pouvait le voir jusque là avec des personnages comme Wonder Woman, Power Girl ou même la première version de Glory. Il y avait toujours un soucis d’esthétisme, de canon de la beauté que transfiguraient ces super femmes à l’exemple des anciennes Amazones.
C’est vrai que la figure fémine a sérieusement évolué, que l’apogée de la femme moderne s’est souvent accompagné de revendications diverses, de remises en question du rôle du mâle etc. Néanmoins, on assistait toujours à une réappropriation assez modérée de ces codes machistes, il n’était pas forcément question de concéder le charme, le côté hypersexué de ces super héroïnes…
Avec Glory nous nous retrouvons face à une vision amplifiée à l’extrême, non seulement physiquement, mais moralement et culturellement aussi. La jeune femme est une montagne de muscles, sans pratiquement aucune trace de féminité, si ce n’est la grâce de sa chevelure qui danse autour d’elle en volutes souples et légères. Elle ne conçoit la vie que par le biais des combats, la civilisation dont elle est issue est un croisement entre une race de guerrières brutales et une race d’hommes démons tout aussi expéditifs. On est loin de ces images d’Epinal avec ces Amazones vivant sur une île paradisiaque, éternel peuple constitué de sublimes créatures d’une incomparable beauté. Glory vient d’un monde qui s’est constitué à coup de tripes et de dents, ses valeurs sont la puissance, le pouvoir, la rage et son corps en est l’excroissance la plus directe.
Le premier volume nous a permis de découvrir cette étrange héroïne, de la rencontrer alors qu’elle ai soudainement disparu et qu’elle se soit réfugiée chez des amis, au Mont Saint Michel. Une jeune reporter l’a rejointe, animant ainsi une flamme que la guerrière pensait éteinte. Mais cette rencontre s’est accompagnée par la traque de ses ennemis qui décident de passer à l’action. Ce deuxième volume se présente donc comme la préparation au combat final, l’ultime affrontement contre le peuple de son père.
Glory est affaiblie, elle doit se constituer, elle aussi, une armée, car dorénavant elle n’est plus cette femme qui venait sauver les opprimés, qui accompagnait Supreme et les autres sur les champs de bataille, elle est la recluse, celle qu’on traque, celle qui a du mal à modérer ses accès de rage, ses transformations qui font d’elle une véritable machine à massacrer, aveugle et impitoyable.
Il y a donc ici un très habile rappel au matériel original qui a inspiré cette héroïne, tout en glissant des thèmes plus sombres et complexes qui explorent les méandres du passé, du présent et du futur, qui s’interrogent sur cette violence, sur ce qu’elle permet de distinguer sur Glory et ses motivations, sur ce monde qui change… Et plus directement ils amènent un vrai regard passionnant sur ce personnage et sa position dans l’univers Extreme de Liefeld.
On devine que la démarche jusqu’au-boutiste des auteurs tranche avec les autres projets de revival de cet univers (quoique Prophet propose aussi une approche particulièrement passionnante), et que ce côté très violent a du faire pencher la balance (la série s’arrêtant avec ce volume, principalement à cause de ventes déplorables)… Malgré tout, il ne faut pas non plus tomber dans le panneau de cette façade bourrine ! Car le scénario est très bien construit, avec une Glory assez subtile et des personnages secondaires qui donnent vraiment du relief aux récits ! De plus, graphiquement, au delà de la cohérence apportée par Campbell, nous avons régulièrement des invités qui rajoutent des personnalités fascinantes. Je repense aux numéros 30 et 31 qui sont de purs bijoux et qui valent à eux seuls l’achat du volume !
Glory est une série qui aurait mérité d’avoir plus de soutien, on sent très bien que les auteurs avaient encore beaucoup de choses à raconter et l’ultime épisode montre parfaitement que l’écriture très singulière de Keatinge pouvait proposer des moments de grâce incroyables !
Relisez les deux volumes d’un coup et croisons les doigts pour que d’une part la traduction promise arrive très vite et ensuite qu’un jour les auteurs aient la possibilité de raconter la suite de leur histoire…
Par FredGri, le 5 janvier 2014
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