Gone

Une nouvelle fois, après Somna, Delcourt se penche sur le catalogue de l’éditeur US DSTLRY et plus particulièrement sur cette mini-série SF signée par Jock.

Le dessinateur/scénariste nous emporte alors dans un récit futuriste aux antipodes de ces aventures flamboyantes.
Il est ici question d’une population pauvre qui tente de subsister tant bien que mal dans un monde qui ne tient que très peu compte d’elle. Abi est une jeune fille débrouillarde, habituée à se faufiler partout à la recherche de la moindre chance de ramener à manger à la maison pour aider sa mère, après l’abandon de son père.

Jock ne s’empêtre pas dans les détails, il n’est pas là pour nous offrir du grand spectacle, mais une intrigue efficace qui démarre sur les chapeaux de roue autour d’une héroïne que l’on va suivre tout au long de son évolution.
Cependant, bien que l’écriture reste dynamique, elle manque aussi sérieusement de finesse et de psychologie. Il n’est pas question d’aller s’épancher sur les doutes et les questionnements de la jeune fille, ni même sur des détails aussi futiles que la tristesse, la peur, l’inquiétude pour ceux qu’elle a laissés derrière elle… Jock se concentre surtout sur son intrigue et moins sur ce qui est périphérique, quitte à vider son histoire de toute trace d’émotion qui pourrait, pourtant, ajouter de la profondeur à son héroïne.

Il en ressort une proposition franche, sans chichi inutile. On ne passe pas forcément un mauvais moment, loin de là, les planches sont assez jolies, mais au final, Gone reste une série B sans grande ambition, et c’est peut-être un peu dommage…

Par FredGri, le 24 janvier 2025