Good Bye

Vertige Graphic poursuit son initiative en éditant le maître du drame social contemporain.
L’observation du genre humain et des modes de vie l’inspire. Puisque l’homme connaît peu de limite du point de vue de l’amoralité, alors autant que ça se sache.
Tatsumi raconte le drame social comme d’autres disent des contes de fées aux enfants.
Plutôt bon à cet art, il écrit de nombreuses histoires mais aucune n’est vraiment connue notamment en Europe. Il faut attendre 2005 pour que le grand festival international de la bande dessinée d’Angoulême lui consacre un prix et reconnaisse ainsi son génie. Il est un inventeur parlant de la noirceur du monde, de la noirceur des êtres humains et de ce qu’ils sont capables de faire ou de supporter.
Tout est critique, caustique, affligeant voire pire, pourtant rien n’est plus proche de la réalité !
Classé parmi les auteurs underground, il séduit avec le pathétique ! Il dépeint ce qui est glauque sans exagérer pourtant.
Le dessin est minimaliste mais terriblement expressif .Les personnages portent sur leur visage les expressions de lassitude, de dépit ou d’abandon comme d’autres affichent l’hilarité. Loin des belles histoires qui finissent bien les récits n’en sont pas moins captivants même si dans le gekiga, on ne rêve pas.

Peu importe, Tatsumi écrit des histoires réalistes, exagérées, il établit un constat. Il ne fait aucune concession pour ses pairs mais pour lui non plus ce qui lui vaut de ne pas forcément s’entendre avec d’autres grandes signatures japonaises, notamment Tezuka qui n’apprécie pas le genre.
Mais au final, l’homme continue son parcours et cherche à initier le reste du monde à la découverte d’une bande dessinée réalité qui gagne ainsi le droit à l’existence. Le public suit modérément, ce qui est dommage car cet auteur possède la magie de transmettre et de nous emmener loin dans l’univers de Mr Hyde.
Souhaitons que d’autres éditeurs aient également cette passion pour l’œuvre afin d’aller plus loin encore dans cette découverte.
Album original à ne pas manquer.

Par MARIE, le 25 février 2005