Graines de bandits

En commençant cet album de quelques 160 pages, on se demande un peu ou l’auteur va nous emmener. On rencontre deux jeunes ados qui jouent les rebelles qui se moquent du monde qui les entoure, qui font les malins, s’imaginent plus intelligents que les autres et qui pour échapper à leur quotidien sclérosé de jeunes américains, se construisent un univers fait de défis, d’observation des autres et d’expériences techniques. Leur père se fait vite avaler par une secte religieuse locale, tandis que leur mère peine à se trouver du boulot… Progressivement, eux qui rêvaient d’une famille post-nucléaire parfaite deviennent l’exemple du désenchantement de l’American way dans toute sa splendeur !

Plusieurs niveaux de lecture, donc, avec des personnages sans charme apparent, voir même parfois plutôt agaçants, mais qui gagnent progressivement en texture, en volume ! D’autant que tout passe par le traitement des deux garçons, par leur vision du monde qui les entoure, de leur camarade, des adultes qui se laissent glisser inexorablement vers le néant !
Et l’espoir semble venir de l’innocence retrouvé, cette intégration aux autres, ce rapprochement qui va leur permettre de retrouver un équilibre.

Et même si elle n’est pas forcément l’élément le plus évident, on sent venir petit à petit l’émotion dans ce regard qui tente l’indifférence, mais qui laisse transparaître des choses bien plus profondes, plus révélatrices…

Un album assez surprenant, au final, qui mérite d’être redécouvert, peut-être même relu !

Par FredGri, le 27 septembre 2019