GRAND SCANDALE (LE)
Las Vegas

Pour avoir participé à la publication de strips sulfureux et diffamants sur des personnalités politiques, la tête d’Al Jackson renommé Albert Jebster a été mise à prix. Une horde de tueurs étant à ses trousses, l’étau semble se resserrer inexorablement autour du dessinateur si bien qu’il est obligé de fuir New York. Malheureusement, si Aldo, son fidèle homme de main, peut l’accompagner, il n’en est pas de même pour Bernice, sa dulcinée, qui a été capturée par lesdits tueurs. Après avoir fait de multiples arrêts et de nombreux détours, sans cesse sur le qui-vive, les deux fuyards finissent par obtenir de leur commanditaire tout puissant, le vieux Raff, l’opportunité de se placer sous l’aile protectrice de Vittorio Gigante, mafieux omnipuissant de Las Vegas. Alors qu’ils bénéficient d’une sécurité absolue, Al ne peut malheureusement se détacher du souvenir de Bernice et exige du vieux rat qu’il la délivre. Ce dernier donne son accord à l’unique condition que l’artiste termine le travail sur les aventures tonitruantes de Little Anny Candy.

 

Par phibes, le 6 mai 2010

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Notre avis sur GRAND SCANDALE (LE) #2 – Las Vegas

Al Jackson n’a pas fini pour autant ses déboires avec les assassins qui le traquent pour ses frasques graphiques. Après avoir bénéficié d’un répit grâce à la bienfaisance du caïd régnant sur le territoire des "snarks" à New York (voir tome 1) et d’une tentative de mise au vert en direction de la Californie, le grand dessinateur (par la taille et certainement pas par sa propension à affronter le danger) est de nouveau dans de sales draps.

En effet, dès l’ouverture de ce deuxième épisode, Christian Godard donne le ton en installant son personnage principal dans de très mauvaises dispositions comme il l’avait par ailleurs dans son premier opus. De fait, il laisse le soin à ce pauvre Al, pris dans une nasse, d’expliquer le comment il en est arrivé là.

Ce retour en arrière qui verse dans le drame, entrecoupé adroitement de scénettes au présent, s’avère assez sympathique dans son ensemble. Le récit, tel un road-movie, emprunte le tracé chaotique de la route 66 et vient échouer aux abords de la cité du jeu, Las Vegas. Al conforte sa position de personnage passif, qui subit les évènements sans trop savoir comment réagir. Manipulé et préservé par une autorité dont on ne connaît pas grand-chose si ce n’est son nom, Raff, et son surnom, le vieux rat, Al n’a pas la baraka et quand il joue, il a tendance à perdre.

Julio Ribera, qui poursuit son break sur la série phare du "Vagabond des limbes", se meut avec aisance dans ses dessins aux ambiances américaines qui découvrent un réalisme bien accrocheur. Le travail sur les décors est très pointu, révélant des perspectives bien travaillées. Al, le personnage principal filiforme, crève les vignettes de par ses expressions souvent ahuries qui le cantonnent dans un rôle d’antihéros.

Un deuxième opus intéressant qui laisse planer que les jeux sont faits et que rien ne va plus pour Al Jakson/Jebster.

 

Par Phibes, le 6 mai 2010

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