GRANDS ANCIENS
La baleine blanche

En 1850, le jeune Ishmaël a pour intention de quitter la marine marchande pour devenir marin sur un baleinier et, pour ce faire, s’est transporté à l’auberge de l’Amiral Bandow de New Bedford à la Nouvelle-Angleterre pour y glaner quelques précieux conseils. En ces lieux bruyants où la bière coule à flot, il y rencontre le romancier Hermann Melville qui, fort de l’intérêt que porte le jeune homme sur la chasse au cachalot, se décide à lui faire part d’une histoire fascinante et effrayante, celle du Capitaine Achab et de son combat titanesque contre le Kraken, l’immense créature des bas fonds marins. Commence alors un récit impressionnant dans lequel l’appel du large devient synonyme de légendes terrorisantes, de folie, de prières impies et également de démesure.

 

Par phibes, le 9 août 2010

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Notre avis sur GRANDS ANCIENS #1 – La baleine blanche

Jean-Marc Lainé revisite un grand classique littéraire du 19ème et vient de ce fait, agrémenter, de sa prolixité scénaristique, l’extensible collection 1800 dirigée par Jean-Luc Istin. Après avoir travaillé sur une trilogie futuriste multi temporelle (Omnopolis chez Bamboo), il intègre la maison Soleil pour remonter le temps et se lancer dans le sillage des baleiniers et des légendes qui entourent le monde des marins.

Pour ce faire, il s’accapare l’œuvre maîtresse du grand romancier Herman Melville s’intitulant Moby Dick et la détourne un tant soit peu de sa trame originale en la transformant en une sorte de duel que doit engager le Capitaine Achab contre la terreur des mers, le Kraken.

La mise en place de l’intrigue est attrayante et évolue sans réelle faiblesse au rythme d’une narration entretenue par un rapporteur on ne peut plus qualifié, Melville lui-même. Par son biais, la légende de deux protagonistes prend inévitablement forme, l’un humain (le capitaine Achab), l’autre bête monstrueuse (le kraken). Dans un alternat bien rythmé, la pression narrative augmente, alimentée par les explications de plus en plus terrifiantes du conteur jusqu’à la rencontre titanesque espérée.

Ce récit est l’occasion de faire de nombreux clins d’œil à d’autres classiques dont la notoriété a égalé celle du fameux ouvrage Moby Dick. Outre donc les personnages clés propres à ce dernier (Melville, Ishmaël, Achab, la baleine blanche…), l’auteur s’amuse à mêler des ambiances, des lieux, des termes tirés de L’Ile au trésor de Stevenson (l’auberge de l’Amiral Bendow, James Hawkins…), de Vingt mille lieues sous les mers de Jules Vernes (le Nautilus) ou Le mythe du Cthulhu de Lovecraft (Grands anciens, …).

Graphiquement, Vukic qui, semble-t-il, réalise ici son premier album grand public, s’en sort à merveille en exécutant un travail rigoureux, authentique quant aux ambiances historiques et terrifiant quand il s’agit de faire apparaître le fameux Kraken (un peu à la manière du film Les dents de la mer – voir également le premier de couverture). La restitution des bateaux est époustouflante, emplie de détails (surtout dans les scènes d’attaques), tout comme d’ailleurs les nombreux décors qui gravitent autour des personnages. Ces derniers sont convaincants dans leurs apparitions et leurs expressions et portent sympathiquement les péripéties.

Un bon premier épisode noyé de légendes marines qui présage des rencontres d’une dimension exceptionnelle et angoissante.

 

Par Phibes, le 9 août 2010

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