GRANDS PEINTRES (LES)
Klimt

En 1907, à Vienne, Gustav Klimt a répondu à l’invitation de ses amis Bloch-Bauer en se rendant à leur domicile. Tout en partageant un café avec ses hôtes, l’artiste se voit demandé par le maître de maison, Ferdinand, de réaliser le portrait de son épouse, Adèle. On ne peut plus emballé par cette requête, Gustav Klimt promet d’encenser son modèle en la couvrant littéralement d’or. Cette promesse n’est pas sans lui rappeler certains souvenirs. Six ans plus tôt, lors de l’inauguration de la dixième exposition de la Sécession de Vienne, il expose son œuvre intitulée La Médecine. Malheureusement, eu égard à la nudité exposée, la symbolique de cette dernière est très mal perçue par les praticiens viennois ainsi que par la presse. Certes, le flot de critiques qui en découle irrite Gustav Klimt mais ne l’ébranle pas pour autant. Qui plus est, il se voit approché par un couple, les Bloch-Bauer, très épris de son travail, qui le réinstalle dans sa foi artistique et qui lui sollicite quelque faveur, celle de visiter son atelier. Cette sollicitation va booster la créativité de l’artiste.

Par phibes, le 18 mars 2018

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Notre avis sur GRANDS PEINTRES (LES) #16 – Klimt

Déjà forte de 15 albums, la collection Les grands peintres de chez Glénat s’entiche d’une nouvelle biographie. Cette fois-ci, sous la houlette de Jean-Luc Cornette et de Marc-Renier, c’est au tour de Gustav Klimt, peintre symboliste autrichien mondialement connu, de faire l’objet d’une mise en lumière en bande dessinée.

Plutôt que de procéder à une évocation sur toute l’existence de ce célèbre artiste, le scénariste a décidé de construire son récit sur une période donnée (entre 1901 et 1907) en se rattachant essentiellement à trois œuvres majeures que sont La Médecine, Judith et la tête de Holopherne et le portrait d’Adèle Bloch-Bauer. Pour ce faire, Jean-Luc Cornette qui s’est bien imprégné de l’univers du peintre, a opté pour une évocation qui se veut assurément romancée mais suffisamment solide pour faire apprécier la personnalité un tantinet fantasque de celui-ci.

Au travers de sa relation avec les Bloch-Bauer, Klimt nous ouvre certes son atelier peuplé de charmantes muses mais aussi à sa créativité ainsi qu’à ses rêves les plus surprenants. Dans cet amalgame astucieux, l’auteur de cette biographie nous invite à l’évolution d’un projet et à son aboutissement, à la faveur d’un déroulement subtil et somme toute bien éclairé, reposant sur des repères historiques et personnifiés didactiques.

Il ne fait aucun doute que Marc-Renier fait sensation avec ses dessins. En effet, ce dernier s’est réellement accaparé l’univers pictural avant-gardiste du peintre au point de jouer très efficacement avec les modèles des toiles concernées (en particulier Adèle). On pourra être sensible à ses effets artistiques, au réalisme de son coup de crayon qui apporte une consistance des plus savoureuses. Ses portraits sont également de grande qualité, en particulier Adèle qui, comme la Joconde, bénéficie d’un pouvoir d’attraction inéluctable.

Un bien bel aperçu revêtu d’or de l’univers symbolique du fameux peintre à la fois inspiré et bien documenté.

Par Phibes, le 18 mars 2018

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