GRANDVILLE (VF)
Noël

Les fêtes de fin d’année se rapprochent et l’inspecteur LeBrock s’apprête à profiter de quelques jours de repos pour retrouver ses enfants et certainement inviter la belle Billie à le rejoindre pour célébrer Noël. Mais sa propriétaire, Mrs Doyle, lui demande de retrouver sa nièce, Bunty, qui a mystérieusement disparu. LeBrock découvre vite que la jeune fille est allée rejoindre les disciples d’une secte qui monte en popularité, l’Église de Théologie Évolutionniste, dont le gourou est une licorne qui a l’étrange pouvoir d’hypnotiser tous ceux qui l’écoutent…

Par fredgri, le 8 janvier 2024

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Notre avis sur GRANDVILLE (VF) #4 – Noël

Pour la quatrième fois, nous retrouvons l’inspecteur LeBrock qui doit cette fois retrouver une jeune fille disparue, tombée entre les pattes d’une secte qui sévit dorénavant à Grandville/Paris. Pour cela, il va donc devoir retourner en France, tombant ainsi en plein conflit social, orchestré en douce par des politiciens sans scrupule.
Comme pour les précédents volumes, le scénario de Bryan Talbot est absolument passionnant, il nous plonge au cœur d’un récit extrêmement bien rythmé, et comme d’habitude avec cette série, c’est bourré de petites références visuelles qui rendent cette lecture captivante.

Toutefois, sous couvert de nous parler du pouvoir néfaste de ces sectes obscures qui extorquent de l’argent de leurs riches adeptes, Talbot développe une intrigue bien plus complexe sur la façon de jouer avec les mouvements sociaux pour nourrir des politiques extrémistes décomplexées. En cela, il pose un regard éclairé sur le monde d’aujourd’hui, sur cette façon de stigmatiser les minorités pour exacerber la colère populaire afin de faire passer des programmes prônant la haine de l’autre.
L’intrigue est très habilement menée, entre action policière, enquête aux mille rebondissements et un fond d’une grande pertinence. Talbot nous fait réfléchir, tout en nous proposant un récit d’une très grande qualité, qui ne se complait pas dans les simples codes du genre.
Il s’interroge alors sur notre interprétation de l’Histoire, sur la façon dont elle nous est transmise par les « vainqueurs », les pouvoirs dominants.

En parallèle, il continue de creuser son univers, en renforçant les différents liens qui se tissent deçi delà, notamment entre LeBrock et la belle Billie, mais aussi entre l’inspecteur et son adjoint, tout en n’oubliant pas ceux que l’on a précédemment croisé dans la série, comme Chérie, la femme de Jules, son collègue français, ou encore Pégase… Plus on avance, plus ce monde alternatif prend de l’épaisseur, gagnant en charme.

Grandville reste une série uchronique de haute volée qui ne faiblit absolument pas d’un volume à l’autre. Je ne saurais assez vous en conseiller la lecture, vous ne le regretterez pas un instant.

Par FredGri, le 8 janvier 2024

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