GREC (LE)
De la poudre et des balles

 
Theo Pap. C’est comme ça que se fait appeler le commissaire Theophanos Papoutsonoukadar, en poste à Paris.

Quand il fait savoir à son patron que des missions comme celle à laquelle il vient de participer ne l’intéressent pas (déloger des malheureux pour rendre à ces messieurs de l’immobilier des bâtiments dans lesquels investir), celle-ci – car c’est une femme – lui donne alors une autre ordre de mission.

Des trafics en tous genres ont cours dans la capitale et sa banlieue, concernant notamment des filles de l’est qui finissent sur les sordides trottoirs des grandes villes européennes. La mission proposée à Theo Pat consiste à découvrir qui est la "taupe" qui semble tenir les trafiquants au courant des intentions des services de police, leur permettant chaque fois de glisser entre les mailles du filet…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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3 avis sur GREC (LE) #1 – De la poudre et des balles

 
Sans qu’on puisse directement le comparer avec les références qui vont suivre, j’ai envie de dire que j’ai trouvé en ce premier tome de Le Grec la force d’un dessin et d’ambiances comme ceux de Rouge est ma couleur, par exemple. J’y ai trouvé aussi des couleurs très bien choisies qui "racent" l’histoire, lui donnant une identité propre, comme Cuervos, qu’on reconnaît au premier coup d’œil…

De plus, les dialogues sont vraiment très bons, très recherchés, très importants. Ils sont véritablement un élément fondamental qui donne cette qualité au résultat.

Al Coutelis (que je découvre) m’apparaît donc comme un auteur complet même si au niveau du coup de crayon, je pourrais lui reprocher de ne pas faire toujours se ressembler ses personnages.

L’histoire se passe de nos jours. Les références à des armes utilisées par les policiers ou à la personnalité d’un certain ministre sont là pour le confirmer. Et pourtant, en même temps, le style et le graphisme nous projetteraient presque dans le passé en faisant de cette BD ce que serait à l’audiovisuel un bon film policier vieux de plusieurs dizaines d’années ! Cette comparaison dans mes mots est un compliment : Theo a bien là la carrure d’un Jean Gabin ou encore d’un Lino Ventura.

Le Grec est un personnage à qui je souhaite longue vie : la collection Grafica se dote avec lui d’une nouvelle série à ne pas ignorer.
 

Par Sylvestre, le 23 avril 2006

Enfin, une bonne série intelligente!

Après AD Grand-Rivière qui fut une sorte d’OVNI exceptionnel par sa qualité narrative et son graphisme tout en force dans le petit monde si conformiste de la BD, cet album promet d’être à la BD ce que fut Don Quichotte à la littérature et la Légende des Siècles à la poésie. J’exprime ici mes regrets de ne l’avoir pas, moi, publiée dans la collection prestigieuse des blagues de Bigard. Je licencie sur le champ mes éditrices coupables d’avoir laissé passer un travail de cette qualité! Je retourne lire "l’Equipe".

Alexandre Coutelis est un auteur rare.
Alexandre Coutelis est un auteur rare. Rare, parce qu’impertinent au moment où chacun ne cherche qu’à être pertinent. Rare, parce qu’il s’applique à la qualité quand tout le monde se soumet à la quantité. Rare, parce qu’il croit encore à la vertu de la parole donnée. Rare, parce qu’il n’a pas renoncé à ses idéaux humanistes. Son ouvre en témoigne. Rare, parce que lors de la prochaine et imminente guerre civile, je sais que je pourrai trouver asile chez lui sans être dénoncé à la milice locale… Oui, Alexandre Coutelis est rare, c’est pourquoi il m’est cher.

Par Bollée LF, le 5 mai 2006

A travers son personnage de flic à la carrure impressionnante, Coutelis pourfend avec une belle vigueur les scandales d’une société ou promoteurs et financiers font ménage à trois avec les politiques.
Une BD qui, à sa manière, témoigne, l’auteur n’hésitant pas à souligner au passage ce qui ne doit rien à la pure fiction mais appartient à la très scandaleuse réalité. L’album est rendu particulièrement savoureux pour nous, avec son côté cinéma. Une manière de story board pour un film improbable, avec toutes sortes de cadrages délires et d’ellipses vertigineuses.
Et puis un flic qui cite Nerval un jour où "il pleut comme dans un film de Sautet", ça vaut forcément le détour, non ?

Par Roger Kador, le 5 mai 2006

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