GRENDEL
Hunter Rose

(Devil by the deed, Grendel: Black, White & Red 1 à 4, Sympathy for the devil, Grendel: Red, White & Black 1 à 4 et Behold the Devil 1 à 8)
Sous le masque du mystérieux Grendel se cache Hunter Rose, dandy de la haute société, romancier à succès, escrimeur de génie et assassin à ses heures perdues. Alors qu’il arrive soudainement à New York, avec un premier roman qui va définitivement l’installer comme le prodige du moment, il développe dans l’ombre un réseau du crime et prend le contrôle de la pègre sous le masque du mystérieux Grendel. La police, aidée par l’immortel loup-garou Argent, n’arrive pas à lui mettre la main dessus. Toutefois, une seule personne peut émouvoir cet homme, sa fille adoptive, Stacy… Une fillette qui pourrait le mener, malgré elle, à sa perte…

Par fredgri, le 13 mars 2022

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Notre avis sur GRENDEL #1 – Hunter Rose

Créé en 1982, la série Grendel nous entraîne dans les pas d’un assassin sous le masque de qui se cache Hunter Rose, un auteur à succès qui évolue dans la haute société, à l’image d’un Bruce Wayne dandy qui entretient une image publique pour dissimuler ses activités interlopes. Dès le début, Matt Wagner impose une écriture finement travaillée, qui renvoie certaine fois au style des romans noirs qui correspondent aux ambiances de la série.

Si l’album commence par Devil by the deed qui résume la vie d’Hunter Rose, c’est pour ne plus avoir forcément à devoir insister sur l’aspect continuité ensuite. Car Grendel c’est avant tout un univers mosaïque, constitué d’une multitude de récits qui racontent non seulement des épisodes marquant de la vie de Rose, mais aussi les incarnations futures du démon qui habite Grendel ! Wagner a ainsi le moyen d’expérimenter différentes écritures, jouant sur les styles, les atmosphères et les aspects très variés de cet univers. Dans ce volume, nous le voyons donc explorer les innombrables facettes de Hunter Rose, qu’il s’agisse du maître de la pègre, du justicier, de l’ennemi de la police et d’Argent, le loup-garou ou l’oncle affectueux de la jeune Stacy… Nous le découvrons dans le désordre, concentré sur ce qui pourrait apparaître comme des anecdotes la plupart du temps, mais qui constitue progressivement le portrait fascinant d’un personnage plein de mystère.

Dès sa création, le Grendel de Matt Wagner va marquer le petit monde des comics indés américains des années 80, au côté d’autres grandes séries comme American Flagg, Nexus, Grimkjack, Love and Rockets, Cerebus…
Très vite, Wagner amène l’idée que le masque de Grendel passe de mains en mains, au fil des années, des siècles, comme le révélateur d’une violence contenue qui transcende le caractère de ses différents porteurs et que nous auront le loisir, dans les volumes suivants, de lire les déclinaisons.

Assez mal représenté jusque là en VF, ou alors de façon éparse, chez Sémic, Dark Horse France ou Panini, on ne peut pas dire que le personnage a su convaincre le lectorat français. Avec cette nouvelle traduction, qui reprend les Omnibus publiés par Dark Horse, Urban entreprend de donner une nouvelle chance à Grendel et je vous conseille vivement de ne pas passer à côté de cet univers extrêmement riche et foisonnant dont Hunter Rose n’est finalement qu’un maillon de la chaîne.

En attendant, ce premier tome met en avant un autre aspect de Grendel, son graphisme. Nombreux sont les artistes à être venus accompagner Wagner dans ces évocations. Nous avons ainsi droit à des planches de Tim Sale, Teddy Kristiansen, John Paul leon, David Mack, Jill Thompson et de dizaine d’autres, tous aussi prestigieux… C’est absolument magnifique et impressionnant d’un bout à l’autre. Un album qui se feuillète tout d’abord, dans lequel on s’immerge avant de véritablement se mettre à le lire !

Indispensable !

Par FredGri, le 13 mars 2022

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