Gringo

Promu directeur d’agence de la société japonaise de prospection Edo dans un pays d’Amérique du sud, M. Himoto ne tiendra pas sur son siège plus de quelques jours avant d’être muté sans avoir pu faire ses preuves dans un pays voisin, le Santa Luna, un pays extrêmement pauvre et en proie à la guerre.

Animé par un énorme sentiment de vengeance envers ceux qui l’ont éjecté de son poste précédent, le jeune homme d’affaires allait tout faire pour reconquérir le respect de ses supérieurs de la maison mère au Japon…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Gringo

C’est une grande chance de pouvoir lire d’un trait ce très bon manga d’Osamu Tezuka, mais c’est aussi un grand moment de frustration puisque cette œuvre restera inachevée. C’est en effet en 1989 que le mangaka nous a quittés. Le "dieu du manga" nous laissait ainsi, dans le cas de Gringo, au beau milieu d’une histoire qui, sur ses plus de 600 planches, nous voyait accompagner dans ses aventures M. Himoto, un jeune homme d’affaire japonais confronté loin de son pays natal au fait qu’il est un étranger là où il travaille, en Amérique du Sud.

De nombreux clichés existent sur les Japonais. On dit d’eux qu’ils sont petits, travailleurs et excessivement dévoués à leur entreprise et à leur patron, par exemple… C’est donc logiquement un personnage présentant ces caractéristiques qui est le héros de Gringo ; nom donné aux blancs en Amérique du Sud et, par extension, aux étrangers puisque Himoto a la peau "jaune". Pour accentuer ces différences dans certaines situations, pour dénoncer aussi les traitements différents faits à des représentants d’une race ou de l’autre, l’auteur a même marié son héros à une européenne. Cependant, afin de ne pas non plus nuire ouvertement à un pays ou à un autre de la région, c’est dans des pays imaginaires que l’action se déroule.

Le Japon a d’autres ambassadeurs que ces clichés, heureusement. Le sumo en est un parmi d’autres, et dans ce qu’on aura pu découvrir de Gringo, ce sport qui est la passion de Himoto a un grand rôle à jouer dans l’image que véhicule le Japonais.

On ne saura pas si la dernière planche de cette œuvre inachevée annonçait ou non une proche fin de l’histoire. Rien n’est moins sûr, en tout cas, au vu de cette propension qu’avait le mangaka à faire rebondir son scénario. Le simple fait qu’un Japonais qu’on pourrait associer de par son poste en entreprise à un "homme de bureau" vive des aventures dignes de celles d’un Indiana Jones suffit à affirmer que Gringo est un original et passionnant récit qui aurait pu en faire voir encore bien d’autres à son héros dont la vie est désormais et à tout jamais suspendue…

Un superbe manga dans la collection Sensei des éditions Kana.
 

Par Sylvestre, le 22 avril 2009

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