Groenland vertigo

Auteur de bandes dessinées, Georges est désespéré. Il est en manque d’inspiration depuis des semaines. C’est alors qu’un message reçu sur son ordinateur retient tout son attention. Emis par Magnus Kuller, il lui propose, eu égard à ses albums réalisés sur l’arctique, de participer à une expédition au Groenland à laquelle s’associeront divers scientifiques et artistes dont Ulrich Kloster. Dans l’espoir de trouver de bonnes idées pour ses futurs albums, Georges accepte l’invitation. Il se retrouve, huit mois plus tard, en Islande, où il fait enfin la connaissance de ses compagnons de voyage dont Jorn Freuchen, un écrivain avec lequel il a déjà travaillé. Après avoir pris place à bord de la goélette Aurora et dégusté un repas en commun, le départ est donné. Les jours qui suivent permettent à Georges, en attendant de passer le cercle polaire, de se familiariser avec son nouvel univers, entre les usages du bord et les desseins de certains tel Kloster, artiste particulièrement revêche, qui a pour ambition d’installer son œuvre au sommet d’un iceberg. Autant dire que ce voyage au bout du monde est appelé à cultiver le dépaysement total mais également à susciter bien des inquiétudes.

Par phibes, le 22 janvier 2017

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Notre avis sur Groenland vertigo

Après avoir adapté en bandes dessinées les ouvrages écrits par l’écrivain Jorn Riel sur la vie au Groenland (… et autres racontars), Hervé Tanquerelle revient sur le sujet, cette fois-ci à la faveur d’un voyage au bout du monde qu’il a lui-même réalisé et qu’il a décidé de narrer dans une sorte de fiction aventureuse en rendant hommage à Hergé.

De fait, le lecteur est appelé à suivre Georges, un auteur de bandes dessinées à court d’idées et plutôt godiche qui trouve l’opportunité de participer à une expédition au pays des fjords qui regroupent scientifiques et artistes de tout bord. Cette expédition échappe totalement à la forme documentaire (sous la forme d’un carnet de voyage par exemple) pour se développer sous le prisme d’une équipée plus légère somme toute initiatique.

L’on concèdera que le récit qui tourne autour du projet artistique pour le moins original d’un petit personnage irascible (Kloster) et également de la complicité entre Georges et l’écrivain Freuchen, ne manque nullement d’intérêt de par les rebondissements que ces deux thématiques engendrent et de par la galerie de portraits qu’elle anime. Pour cela, Hervé Tanquerelle a pris soin de manier l’humour soft et presque naturel et rend ainsi l’aventure plus sympathique et plus humaine.

Par ailleurs, le témoignage de Georges n’élude en rien la facette découverte de cette région arctique. Là aussi, Hervé Tanquerelle a décidé de nous affranchir au travers de nombreuses évocations enrichissantes et rafraichissantes à souhait.

Graphiquement, la mise en images se révèle des plus agréables. Dans un mix de styles qui d’un côté se rapproche de la ligne claire (clin d’œil à Hergé) et de l’autre, fait appel à certains moments à la colorisation directe, l’artiste réalise un travail, partagé avec Isabelle Merlet, empli de générosité qui convient complètement à cette aventure.

Un racontar arctique réussi qu’Hervé Tanquerelle pourra mettre à son actif !

Par Phibes, le 22 janvier 2017

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