GUERRE DES MAGICIENS (LA)
Londres

Nous retrouvons les deux anciens policiers du Yard après leur première aventure tourmentée sur le sol de l’Allemagne nazie. Celle-ci leur a permis de retrouver leur ancienne maîtresse Lily avec laquelle ils ont eu un enfant. De retour dans la cité londonienne, Bob Shylock et Charles Fagin n’en ont pas terminé pour autant de ce qui se trame sur le continent européen. En effet, deux forces magiques sur fonds de guerre menaçante, se combattent (magie blanche contre magie noire) et ils se doivent d’en modifier sensiblement le déroulement.

Avec ce deuxième opus, Trillo et Dal Pra’ remettent sur le tapis les tribulations de leur duo de choc, des tribulations complices toujours aussi remuantes et rattachées à une certaine réalité historique (la seconde guerre mondiale couve). Confortant les sensations d’étrangeté de la première heure en intégrant dans le récit des accents fantastiques (la magie partagée entre deux clans antagonistes prend toute sa place), les scénaristes viennent nous dévoiler une suite qui a pour avantage de connaître une partie du passé des deux personnages principaux, tout en les campant dans une incrédulité pérenne et une légèreté d’esprit particulièrement surprenantes. De même, ils nous affranchissent sur le lien entre Lily et Greta, un lien qui dépasse singulièrement le cadre familial et qui va pousser Bob et Charly à revenir sur le territoire allemand.

L’on pourra une fois de plus apprécier cette sensation d’activité permanente générée par les deux limiers, promis à des effusions anti-nazies bien divertissantes. Que ce soit dans leurs relations qui ont tendance ici à se calmer, que ce soit dans la façon d’aborder leur enquête d’une manière volontairement lourdaude, que ce soit dans leur propension à faire face au danger, les deux hommes parviennent favorablement à nous emporter dans leurs pérégrinations les plus diverses.

A n’en pas douter, le dessin de Domingo Mandrafina est un véritable atout pour cette bande dessinée. Réalisé dans une colorisation directe époustouflante, l’artiste nous brosse un univers avant-guerre particulièrement remarquable. Se jouant des ombres, des effigies un tant soit peu caricaturales de ses personnages, utilisant le moindre détail pour camper les ambiances d’époque, ce dessinateur prouve qu’il sait manier le pinceau avec rigueur pour délivrer un message très réaliste et parfois léger.

Un bon deuxième opus, mixant curieusement Histoire et fantastique dans des accents de magie.

Par Phibes, le 16 septembre 2013