GUERRE DES SAMBRE (LA) : WERNER & CHARLOTTE
L'Eternité de Saintange

Novembre 1768.
Dans un château aux alentours de Vienne, se déroule une fête d’anniversaire et les plus jeunes font une partie de colin-maillard. L’on y  fête l’anniversaire de Marie-Antoinette, la fille de l’impératrice mais aussi celui de Charlotte de Sambre, une Française. Lors du jeu, Charlotte  va approcher un jeune garçon à la tenue assez sombre mais au regard qui marque. Il se nomme Werner. Entre les deux, quelque chose passe. 
Mais Jeanne-Sophie, la mère de Charlotte, n’apprécie pas du tout cela…

 

Par berthold, le 27 octobre 2010

2 avis sur GUERRE DES SAMBRE (LA) : WERNER & CHARLOTTE #1 – L’Eternité de Saintange

Après un cycle qui s’intéressait à Hugo & Iris qui était fort prenant, Yslaire s’attaque au "premier degré d’ascendance" avec ce nouveau récit qui va nous permettre de faire connaissance avec Werner Von Gotha et Charlotte de Sambre.
L’auteur nous entraîne à Vienne en cet automne 1768.

Encore une fois, je suis surpris par le talent de narrateur d’Yslaire. Ce premier tome se dévore, il ne vous lâche pas. Ce récit vous prend, vous passionne. C’est construit comme un thriller, comme un suspense. Yslaire y sème plusieurs petites intrigues, plusieurs petites questions qui font que le lecteur a envie de savoir, de connaître, de découvrir de ce qu’il va advenir des protagonistes.
Le personnage qui marque le plus dans cet opus est Jeanne-Sophie, la mère de Charlotte. Du fait certainement de sa pâleur (dûe au fard qu’elle s’applique sur le visage), elle mange la place dans les cases, sa présence est forte. Pourtant, elle n’est pas si sympathique que ça : elle trompe son mari avec n’importe qui, elle est dure avec sa fille, se moque des pauvres, bref, elle est la "méchante" ! Puis, il y a Werner et Charlotte, qui irradient la beauté et l’amour. Le lecteur a envie qu’on les laisse tranquille, mais le destin semble en décider autrement.
Yslaire refait vivre avec brio la vie des grands de ce monde à Vienne. Nous avons vraiment l’impression d’y être.

Pour l’accompagner dans cette aventure, il a choisi un dessinateur (et coloriste) hors pair en la personne de Marc-Antoine Boidin. Cet auteur a beaucoup de talent comme vous le verrez dans chaque page et chaque case de ce tome. Sa "Charlotte" et son "Werner" vont vous marquer. Tout comme la mère de Charlotte, toute aussi séduisante que dangereuse ! Regardez donc cette belle couverture : elle résume tout à fait le personnage. Il faut souligner le travail réalisé sur les décors, sur les costumes ou les véhicules, tout comme il faut souligner l’excellence du ton des couleurs qui confèrent de l’ambiance, de l’atmosphère à ce récit.

Vous trouverez aussi dans les premières pages des "Repères chronologiques" ainsi qu’une présentation des personnages principaux.
Les présentations avec les protagonistes de l’histoire sont faites, alors, attendons le prochain tome du cycle Werner & Charlotte, pour en savoir un peu plus sur l’histoire des Sambre.

Par BERTHOLD, le 27 octobre 2010

Grâce à cette nouvelle épopée liée à la famille Sambre dont Yslaire s’est imposé en tant que narrateur généalogiste patenté, le lecteur est invité à remonter le temps pour se focaliser sur le premier degré d’ascendance d’Hugo, personnage que l’on a déjà rencontré dans le triptyque qui lui a été consacré précédemment (Hugo et Iris – 1830 – 1847).

Pour ce faire, le scénariste délocalise les évènements de façon à atteindre le territoire viennois pour rencontrer les fameux ascendants d’Hugo, rattachés à la cour de l’impératrice d’Autriche. En effet, exilés par les frasques libertines de l’aïeul Augustin, la famille de Sambre a trouvé son parti auprès de Marie Antoinette, la fille de la régente qui est appelée à devenir l’épouse du roi Louis XV. Dans cette ambiance d’opportunisme non dissimulé, l’attachante Charlotte (future grand-mère d’Hugo) fait sa jeunesse, dans sa fraîcheur la plus naturelle.

Dans un style narratif superbement maîtrisé, Yslaire pose ici le cadre historique de son nouveau récit dans lequel vont évoluer les personnages dont la galerie de portraits est astucieusement disparate. Grand-père handicapé acide, mère autoritaire et élitiste omniprésente, père poète et effacé, la petite Charlotte est entourée de parents aux caractères bien marqués.

L’histoire tourne vite à l’amour impossible entre deux jeunes gens aux origines sociales divergentes. Yslaire, de son habileté à manier le verbe qui sied à l’époque concernée (18ème), nous enchante une fois de plus de son univers attrayant. Il joue de son intrigue amoureuse avec délicatesse en donnant la possibilité à Werner, à ses yeux rouges ensorcelant et à ses origines ténébreuses, de bousculer les conventions du cercle aristocratique.

Pour mettre en image cette grande saga, Yslaire sait s’entourer de dessinateurs au talent avéré. Boidin en fait partie et démontre sans ambigüité sa force de graphiste. Succédant avec brio à Bastide qui a su, lors des trois précédents épisodes, mettre la barre très haut, il poursuit cette œuvre dans un rendu extraordinaire, aux ambiances historiques bien campées et à la beauté picturale confondante. Le travail sur les personnages est également à relever de par la profondeur d’âme et l’aura singulière dont ils sont détenteurs. Conformément à l’usage dans cette série, les nuances sépia/rouge sont maintenues et octroient à cet ensemble un éclat absolu.

Si vous êtes adeptes des grandes sagas familiales où tout n’est pas que paraître et où le tragique peut trouver sa place, alors, foncez, ce nouvel épisode est pour vous.

Par Phibes, le 27 octobre 2010

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