GUERRE DES SAMBRE (LA) : WERNER & CHARLOTTE
La messe rouge

En ce mois de novembre 1768, la duchesse Alexandra Von Gotha a organisé pour la troisième fois de l’année une fête fastueuse dans laquelle la noblesse impériale peut s’adonner à toute sorte de plaisirs sulfureux. C’est dans ce contexte libertin que la Comtesse française Jeanne-Sophie de Sambre et la maîtresse des lieux, subjuguée par la personnalité intrigante du jeune orphelin Werner, petit protégé du Duc Goetz Von Gotha, se sont lancées un défi, celui d’être la première l’initier au jeu de l’amour. Mais le jeune homme est épris de Charlotte, la fille de la Comtesse française, qu’il tente de voir en secret. Evidemment, ses retrouvailles à la sauvette ne sont pas pour plaire à Jeanne-Sophie d’un côté qui s’est mis en quête sur son passé et à Goetz, de l’autre. Aussi, les représailles ne se font pas attendre. La première se voit jetée dans les bras du chevalier Von Dantz, neveu de la Duchesse Von Gotha et le second, chassé de l’orphelinat par son protecteur. Lors d’une chasse à courre, Werner croise inopinément la Comtesse qui le recueille en sa demeure. Se pourrait-il qu’enfin que les deux jeunes gens assument leur amour ?

Par phibes, le 27 octobre 2011

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Notre avis sur GUERRE DES SAMBRE (LA) : WERNER & CHARLOTTE #2 – La messe rouge

Deuxième épisode dédié à la première ascendance de l’arbre généalogique de la famille tumultueuse Sambre dont Yslaire s’est imposé en tant que rapporteur privilégié, La messe rouge renforce l’attrait irrésistible entre les deux protagonistes clés que sont Werner Von Gotha et Charlotte de Sambre. Toutefois, alors que l’amourette pourrait se concrétiser, de bien vilaines personnes en ont décidé autrement, soulevant ainsi une sorte de malédiction inhérente à ceux qui portent les yeux rouges.

Cet opus qui nous plonge dans les frasques aristocrates de la cour impériale d’Autriche démontre évidemment l’habileté du scénariste à parler de l’Histoire tout en y associant une fiction. Au gré d’un style maîtrisé, cette dernière se veut, une fois de plus entreprenante, dans la façon de voir certains individus (Jeanne Sophie de Sambre et Alexandra Von Gotha) agir sur le destin, dans un égoïsme, un don de la manipulation et une méchanceté superbement mis en avant, par des dialogues ciselés et une narration ampoulée intermittente. De même, on se plaira à goûter les sarcasmes ou à apprécier les apparitions auréolées de mystères portés par certains seconds rôles tels Augustin de Sambre et le chanoine Santange, instillant ainsi quelque intrigue dont on attendra les explications.

Werner et Charlotte, grevés par un défi lancé autour de leurs personnes (concernant surtout le jeune orphelin dont le passé reste pour l’instant assez sombre), subissent évidemment les évènements et bien que ces derniers fassent partie de l’arborescence familiale Sambre, on est en droit de se demander, au regard de leurs mésaventures présentes, comment va pouvoir se concrétiser leur idylle (pour cela, il faudra attendre le prochain tome). Il n’en demeure pas moins que leur vague à l’âme est confondant, au travers d’une romance délectable qu’Yslaire supporte habilement.

On ne peut que se féliciter sur le fait que Marc-Antoine Boidin use d’un trait remarquable qui se fond impeccablement dans le style graphique de la série. Colorisant lui-même ses dessins dans des tons sépia et rouge, ce dessinateur prouve sans contexte son talent dans la façon d’animer ses personnages charismatiques et assurément beaux, et à se mouvoir dans des décors historiques restitués richement, au gré d’un jeu adroit de lumières.

Un deuxième épisode des plus réussis lié à la première ascendance des Sambre que les adeptes de la longue lignée apprécieront sans aucun doute.

 

Par Phibes, le 27 octobre 2011

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