GUERRIERES DE TROY (LES)
L'or des profondeurs

S’engager dans une mission humanitaire n’est pas de tout repos surtout quand on est lié à une ancienne indélicatesse exécutée sournoisement sous le sceau de la Tortue. Raya et Lynche l’ont appris à leur dépens et ont, de fait, échoué malheureusement dans la moiteur tourmentée d’une salle de supplices. Et c’est face à leur bourreau un tantinet revanchard qu’elles nous ont laissé précédemment en plan.

Après un silence de 17 mois, les fameuses guerrières reviennent à nouveau pour nous dévoiler la suite de leurs péripéties. Toujours main dans la main pour cette aventure troyenne, Christophe ARLESTON et Melanÿn remettent leurs héroïnes sur pied dans une fuite qui doit les amener à repêcher ce pourquoi elles ont été capturées. Force est de constater que cet épisode est l’occasion pour les coscénaristes via des dialogues enjoués, de s’amuser une fois de plus, en entrant dans une chasse "à la femme" et au trésor certes animée et légère mais sans réelle originalité.

Il va de soi que les trois superbes guerrières sont généreusement utilisées pour affronter toutes sortes de menaces monstrueuses (on est dans le monde de Troy) sous le couvert d’une magie ambiante un tantinet effacée. Les coscénaristes ne manquent pas de se jouer de leurs caractères respectifs, titillant la naïveté de la première, la combativité de la deuxième, l’ambivalence de la troisième, le tout dans des effets scénaristiques plein d’humeur et d’humour. On regrettera toutefois que les auteurs n’aient pas plus exploité la spécificité du trésor dérobé au métamorphe (comme le laissait entendre Issan dans les premières planches). Malgré tout le message se suffit à lui-même pour satisfaire le besoin de divertissement.

Il ne fait aucun doute que Dany, grand croqueur de femmes bien en chair, nous gratifie d’un coup de crayon éclairé sur le monde de Troy. La couleur directe réalisée par ce dernier fait largement son effet, apportant ainsi un relief remarquablement profitable à sa mise en images particulièrement riche. Bien évidemment, la sensualité exhale de toutes ses vignettes, contrariée toutefois par des contrecoups caricaturaux un peu dommageables pour la féerie. Il n’en demeure pas moins que le résultat vaut son pesant de dérision et par ce biais, la délectation reste de mise.

Une fin de diptyque plaisant qui encense la féminité et qui permet de passer tout de même un très agréable moment de lecture.

Par Phibes, le 26 novembre 2013