Gunmen of the west

Pour ce troisième volume anthologique, Tiburce Oger brosse 11 portraits de « hors-la-loi » aux contours très variés.

Le conteur (dessin : Paul Gastine) : Un jeune homme tente de dévaliser le drugstore du coin, mais le proprio, qui connait bien le gars, décide de lui raconter des histoire pour lui faire prendre conscience de la gravité de ce qu’il s’apprête à faire.
Les deux frères (Dessin :  Stefano Carloni) : A la rencontre des frères Nicajah et William Harpe poursuivis par Moses Stegall, bien décidé à venger la mort des siens.
El Dandy (Dessin : Felix Meynet) : Tiburcio Vasquez s’apprête à être exécuté, il se confie alors à un journaliste.
La goule de Gettysburg (Dessin : Laurent Hirn) : Il parait que sur les champs de bataille, à Gettysburg, un géant venait fouiller les morts…
L’arche publique (Dessin : Eric Hérenguel) : Petite guéguerre entre deux directrices de bordel, autour d’une fille qui ne supporte plus l’une et qui se réfugie chez l’autre…
Apache kid (Dessin : Christian Rossi) : Une troupe de Rangers doit convoyer une troupe de jeunes apaches prisonniers, parmi lesquels le fameux Apache Kid…
Toujours debout (Dessin : Benjamin Blasco-Martinez) : Une troupe de bandits attaque les trains de la Southern Pacific Compagny, parmi eux, un homme qui a eu sa jambe arrachée alors qu’il travaillait sur les chantiers ferrés…
Black Evil (Dessin : Olivier Vatine) : La fameuse Black Evil est bien décidée à venger le viol de sa sœur Molly…
Little Arkansaw (Dessin :  Hugues Labiano) : Depuis qu’il est jeune, Hardin, surnommé « Little Arkansaw » dégaine plus vite qu’il ne réfléchit, accumulant un nombre de cadavres impressionnant…
La ville qui pendit un éléphant (Dessin : Jef & Nicolas Dumontheuil) : Un jour, à St Paul, en Virginie, un dompteur un peu trop sanguin, se fait écraser la tête par un éléphant qu’il maltraite…
La veuve (Dessin : Dominique Bertail) : En 1881, au Mexique, celui qui se faisait appeler Billy the Kid se fait descendre par le shériff Garrett. 38 ans plus tard, l’énigme persiste… Est-il vraiment mort ?

 

Par fredgri, le 11 novembre 2023

Notre avis sur Gunmen of the west

Troisième volume anthologique sous le giron de Tiburce Oger qui, après l’histoire de la conquête de l’Ouest et le sort réservé aux Indiens, se penche avec sa troupe de dessinateurs sur quelques hors-la-loi qui ont marqué l’actualité des USA au 19e siècle.

Une nouvelle fois, le scénariste dessinateur fait preuve de passion pour ce sujet qui lui permet de présenter l’histoire de l’Ouest sous un autre angle, pas forcément des plus flatteurs, mais toujours avec beaucoup de pertinence. De Labiano à Vatine, en passant par Rossi, Gastine, Carloni, Meynet, Toulhoat, Hirn, Hérenguel, Blasco-Martinez, Jef, Dumontheuil et Bertail, tous répondent présents pour accompagner Oger dans son périple, pour notre plus grand plaisir. Et c’est cette multiplicité de style qui ajoutent du piment aux récits. On découvre ces ambiances, ces portraits, ces parcours qui nous montrent une nouvelle fois que cette période sans foi ni loi était compliquée, comme cela pouvait l’être de faire régner un tant soit peu un semblant de justice.

L’histoire de l’Ouest sauvage est donc pavée de ces récits rudes et sauvages. C’est une histoire multiple, parcourue par la violence, un ersatz de justice expéditive et arbitraire. Chacun estimant que tout lui est permis, s’il est possible ensuite de fuir. Bien sur, cela a été relayé à l’envi par le cinéma, la bande dessinée, mais cette fois, Tiburce Oger, fidèle à l’esprit de cette série de one-shot, ne se contente pas de suivre un modèle, ni même de trancher trop précisément entre la notion du bien et du mal, même si parfois il n’y a malheureusement pas photo. Il se nourrit une nouvelle fois de ce matériau pour nous présenter 11 portraits aux antipodes les uns des autres. Il n’y a pas de sentiment, les flingues font la loi.
A nouveau, l’écriture est absolument magnifique, profonde et sèche, elle est transcendée par les incroyables prestations graphiques des uns et des autres.

Avec cet album, on se rend bien compte que ces westerns « européens » nous proposent une vision extrêmement plus nuancée par rapport aux archétypes hollywoodiens. Une vision sans compromis qui n’hésite pas à écorcher cette image grandiloquente des colons blancs qui ont remodelé un continent entier au rythme de leurs « exploits » légendaires, en fermant les yeux sur les massacres d’indiens, la ségrégation massive et cette xénophobie galopante qui est encore bien d’actualité.
Toutefois, il n’est pas ici question de faire dans le polémique, ni même de pencher vers d’interminables débats, mais de garder cette approche qui témoigne d’une époque révolue, symbole d’un pays très contrasté.

Vivement le prochain album.

Par FredGri, le 11 novembre 2023

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