HABEMUS BASTARD
Un cœur sous une soutane

Certainement l’album le plus attendu de cette rentrée 2024… Nous nous étions tellement délectés à la lecture du premier opus que nous étions impatients d’en connaitre la suite. La voici, seulement 5 mois après la sortie du tome 1. Ce second volume est un ton encore au-dessus, c’est vous dire comme vous allez l’adorer !

Tout nous est dévoilé de page en page. Et quand je dis tout, c’est tout. Tout ce que l’on voulait savoir ou pas et surtout tout ce que l’on ne pouvait pas imaginer une seule seconde sur l’ensemble des personnages. C’est le talent de narration indéniable de Jacky SCHWARTZMANN qui nous offre un polar noir et hilarant où chaque protagoniste a une personnalité d’une grande profondeur et pour lequel on s’attache… ou pas !

Lucien, le « prêtre » de l’histoire porte la soutane avec beaucoup de talent. Cette soutane est d’ailleurs bien large et c’est tant mieux tellement il a de choses à cacher dessous : ses vies d’avant, d’aujourd’hui et de demain… Mais c’est surtout son passé qui le rattrape à vitesse grand V, le mettant bien souvent dans des situations quelques peu rocambolesques et inconfortables. Un goût de vengeance familiale dans l’histoire qui est digne des plus grand films de gangsters !

Le tout est dans un ton humoristique très fin, le « père Lucien » excellant dans ses homélies ou seuls les lecteurs peuvent en comprendre les sous-entendus. C’est du grand art de narration !

De page en page, le rythme de l’histoire prend un rythme à nous couper le souffle. Nos yeux sautent de case en case, et c’est tellement haletant qu’on tourne les pages avidement. Nous sommes pris dans l’histoire d’un bout à l’autre et totalement aspirés au milieu des scènes de fusillades pour lesquelles on pourrait se surprendre à baisser la tête de peur de prendre une balle perdue.

Évidement le dessin de Sylvain VALLEE est là pour parfaire l’ensemble de cette série. Son graphisme réaliste et le dynamisme de son trait donnent un rythme supplémentaire à la lecture. Ses personnages aux visages quelques peu taillés à la serpette avec des méchants avec des VRAIES gueules de méchants et des gentils si attendrissants. Le découpage des cases et l’utilisation de différents angles de plongée donnent un rythme cinématographique à cet album.

Un album pas très catholique qui donne envie de retourner dans une église pour s’y confesser. Pour ma part, je me suis replongé dès la fin de la lecture de ce tome 2, dans une deuxième lecture d’affilée des deux volumes, et c’est vraiment TRÈS bon !

Je prends le pari d’une mise en grand écran dans quelques années ! En attendant, jetez vous sur cette série, personne ne sortira déçu de cette lecture.

Par AUB, le 19 octobre 2024