HADJ MOUSSA (LES CONTES DU DJINN)
La rupture

« Maurice » Moussa est revenu d’Alger où il suivait ses études et où il s’est fait un ami, Philippe, dont il a fréquenté la sœur Catherine. C’est d’ailleurs chez eux que son chemin le mène : il est convenu que Catherine et lui se marient. Mais avant la noce, Moussa apprend à Philippe qu’il est Arabe, malgré ce que ses cheveux blonds peuvent faire penser. Ce qu’il redoutait arrive alors : Philippe qui le considérait comme un frère se met alors à le haïr soudainement, annulant de facto le mariage qui aurait uni un Arabe à sa famille française…

Le destin de Moussa le conduira alors à rencontrer Nejma avec qui il va se marier après quelque temps. Mais il va aussi partir pour la Turquie à la recherche de son ami Ali qui s’est enrôlé dans la « grande guerre » et qui serait mort, ce que ne veut pas accepter Moussa…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur HADJ MOUSSA (LES CONTES DU DJINN) #2 – La rupture

Comme dans le tome 1, le dessin dans ce second volume montre quelques petites inégalités. Les visages sont tantôt expressifs et tantôt le sont moins, par exemple, et les couleurs sont peut-être parfois trop vives mêmes si dans de nombreux cas on sait qu’elles sont choisies pour exprimer des choses précises comme les apparitions du Djinn ou des moments magiques… Mais dans l’ensemble, cet album est d’une grande qualité graphique et chacune de ses planches atteint un niveau de détail qui montre la volonté de Leïla Leiz de réaliser la bande dessinée la plus aboutie possible.

Côté scénario, on apprécie fortement ce parallèle entre les deux principaux chapitres. Le premier qui tourne autour du mariage de Moussa (devenu) impossible avec Catherine la Française, et le second qui tourne autour du mariage de Moussa avec Nejma l’Algérienne. En plus de faire prendre à la série un grand virage, les auteurs en profitent aussi pour nous faire entrer un peu plus dans la culture arabe, que ce soit par les paysages qu’ils nous offrent à voir, et notamment des ruelles où Catherine ne se serait jamais risquée ou par cette très culturelle planche d’essayage de robes, entre autres !

Djamel et Moussa sont toujours les seuls à entendre la voix du Djinn. Les seuls ? Non, non, le lecteur aussi l’entend, bien sûr. Et sa voix ponctue le récit, changeant à force involontairement (?) ses mots difficiles à entendre par des mots dont on rirait presque tant ils sonnent comme ceux d’un "Grillon Parlant" râleur ou de mauvais augure !

Belle fresque visant à nous montrer par les yeux d’auteurs y ayant leurs origines un Maghreb sous occupation française, la série Hadj Moussa (Les contes du Djinn) est digne d’intérêt autant par ses thèmes que par son style artistique. Comme en plus on y trouve et on y laisse un héros dans une situation plus que délicate, cet intérêt ne peut qu’être doublé en fin de lecture par une envie de pousser plus loin notre chemin sur les sentiers de cette époque.
 

Par Sylvestre, le 6 mai 2008

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