Hamelin

Approchez, approchez, gentes dames et preux seigneurs, venez ouïr les terribles évènements que connût la bourgade allemande d’Hamelin. Il y a de cela bien longtemps, cette dernière entendait par le biais de son bourgmestre, le désespoir de ses habitants face à l’invasion massive de rats. Après avoir tenté d’éradiquer le fléau par ses propres moyens, malheureusement sans résultat, il fut décidé de faire appel à une aide extérieure, à un "dératiseur" de renom. Contre une somme des plus coquettes et au moyen d’un enchantement, l’homme parvient en une nuit à faire disparaître tous les rats de la ville. Désemparés par tant de facilité et peu enclins à rémunérer le service salvateur, les villageois rejettent sans vergogne le "dératiseur". Face à cette prise de position radicale, ce dernier revient quelque temps à Hamelin après pour assouvir sa vengeance, une vengeance pour le moins impitoyable.

Par phibes, le 3 octobre 2011

Lire les premières pages de Hamelin

Publicité

Notre avis sur Hamelin

Deux ans après Le mal, André Houot revient en force pour présenter son ouvrage dernier-né qui, comme le précédent, sent le maléfique à plein nez. Pour cela, ce dernier s’accapare la légende ancestrale teutonne du Joueur de flûte de Hamelin portée en son temps par les Frères Grimm et en dévoile sa propre vision.

Ce one-shot qui se découvre à partir d’une évocation orale faite sur la place centrale d’un village par un ménestrel plein de verve possède un réel potentiel. Assurément, l’adaptation est superbement réalisée de par les ambiances historiques que celles-ci génèrent. Le Moyen-Âge apparaît dans toute sa naturalité, dans ses aspects les plus légers et les plus sordides. Entre vengeance démoniaque, épidémie, famine et exécutions intempestives, André Houot verse abondamment dans le barbare, auprès d’une caste de personnages peu ragoûtants et nous délivre leurs plus basses expressions dans le cadre d’un génocide enfantin effroyable.

Cet album brille surtout par le graphisme exceptionnel que cet auteur des plus talentueux a su mettre en exergue pour arriver à recréer toute la complexité de l’univers médiéval. Chaque vignette que ce dernier réalise dévoile une multitude de détails extraordinaires qui tendent à démontrer l’application particulière, la finesse d’exécution, avec laquelle il a restitué l’environnement urbain et architectural de l’époque. Son style ampoulé que l’on pourrait assimiler à celui de François Bourgeon semble vouloir mettre en évidence le côté le plus malsain de ce Moyen-Âge. Ses personnages, parés de toilettes parfois d’une richesse remarquable, sont habilement représentés dans des effigies torturées, sombres. A noter que la superbe colorisation de Jocelyne Charrance apporte énormément de relief au travail du dessinateur.

Une adaptation d’une légende ancestrale dramatique somptueusement réalisée par des artistes on ne peut plus généreux, à découvrir urgemment.

 

Par Phibes, le 3 octobre 2011

Nos interviews, actus, previews et concours

À propos

Actualités, interviews, previews, galeries et concours.

Publicité