HAPPY ! (EDITION DE LUXE)
All or nothing!!

Une nouvelle fois acculée au mur par une énième dette qui cette fois risque de l’amener à être, avec ses frères et sœur, expulsée de son appartement, Miyuki doit réussir à rassembler très rapidement deux cent mille yens ! Son nouveau coach, l’étrange Thunder Ushiyama, l’a inscrite à un tournoi amateur et Miyuki va devoir braver toutes les épreuves pour gagner ce prix. Cependant, Choko, encore une fois, non contente d’accélérer son expulsion, lui dérobe ses chaussures adaptées à la terre battue et l’oblige ainsi à jouer avec des chaussures glissantes…

Par fredgri, le 3 août 2015

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur HAPPY ! (EDITION DE LUXE) #5 – All or nothing!!

Retour au court de tennis dans ce nouvel opus qui insiste excessivement sur le caractère battant de Miyuki qui, coute que coute, refuse de se laisser abattre, quand bien même tout s’accumule autour d’elle pour la faire plier !
Alors, bien sur, la jeune fille réussit à braver tout ce qui se présente et même si en parallèle sa réputation en pâtit, même si les épreuves ne ralentissent pas pour autant, tout n’est que prétexte pour insister sur sa volonté de fer !

Une nouvelle fois, Urasawa use d’une technique narrative qui frôle l’absurde, afin de forcer le côté "chemin de croix" que doit absolument subir Miyuki afin d’accéder au succès… En fait, c’est peut-être la le soucis avec cette série. Plus l’auteur accumule les écueils, plus il charge la mule, plus on se rend compte qu’au final ça n’est plus le résultat qui compte, mais bel et bien le schéma narratif extrêmement redondant qui se répète encore et encore. A chaque chapitre on surveille, un peu las, le nouveau problème qui va se présenter, on suit des yeux la naïve Miyuki qui s’obstine à ne se rendre compte de rien, à subir sans se poser de question, tandis qu’autour d’elle d’une part tous la manipulent, et quand à ses amis qui souhaiteraient l’aider ils sont impuissants, voir même se font manipuler à leur tour sans ne rien pouvoir faire !!!
Alors oui, la jeune fille devient de plus en plus forte, gagne pratiquement tout ses matchs, mais ça ne change fondamentalement rien du tout !

Le scénario d’Urasawa tombe donc dans cette facilité narrative qui veut que les épreuves, les drames sont un formidable moteur scénaristique. Oui, ça fonctionne très bien, d’autant que l’auteur sait rythmer son récit avec ce qu’il faut de cliffhanger, mais il tombe dans une intrigue grossière, sans absolument aucune subtilité. Les ficelles de l’intrigue sont tellement énormes que progressivement les personnages perdent leur charisme, ils se vident. Urasawa les enferme trop rapidement derrière des archétypes sans finesse qui frôlent le ridicule !

En parallèle, il tente vaguement d’aborder le monde des paris sportifs, de la compétition, sans toutefois vraiment creuser, ce qui donne un propos qui manque de pertinence, qui peine à sortir du cadre ! Même si on sait bien que la série n’est à priori pas là pour traiter du sport en profondeur.

Cependant j’avoue que j’ai aussi du mal à simplement comprendre le positionnement de Happy!! Par certains côtés, on pourrait presque croire que le titre amène un regard plus léger, presque "humoristique" et très vite on se rend compte qu’il n’en est absolument rien. Pratiquement rien ne prête à sourire, si ce n’est les quelques élucubrations des jeunes frères et sœur de Miyuki, et encore, c’est tellement de l’ordre du gag à répétition que ça finit par faire choux blanc. De plus, Urasawa insiste tellement sur l’aspect dramatique qui frôle l’absurde le plus délirant que j’ai du mal à y voir autre chose !

Urasawa ne se perd donc pas dans l’émotion, à chaque nouvelle étape franchie Miyuki revient à la case départ pour subir de nouvelles humiliations et voir son ardoise se remplir sans qu’elle ne puisse rien y faire…
Par exemple, elle est menacée d’être expulsée, elle se retrouve à jouer un tournoi amateur qui devrait lui fournir la somme nécessaire, mais on lui vole ses chaussures, ce qui l’handicape fortement, pour "l’aider" elle doit alors porter des chaussettes par dessus ses chaussures, mais pour le dernier jeu elle doit finir par jouer pieds nus, elle finit par gagner, obtenant enfin la somme qui lui est nécessaire, mais comme par hasard elle doit soudain payer une dette d’hôpital de son frère, ce qui ne lui permet pas d’honorer sa dette locative, du coup elle est expulsée… Elle se retrouve à la rue, et finit par accepter un travail de bonne dans la maison d’une marâtre qui a deux filles, elles aussi stars du tennis. Ces dernières, sous les conseils de Choko, décident d’humilier Miyuki… Et c’est comme ça pendant 300 pages, sans pause…

Beaucoup de systématisme donc dans cette écriture qui va crescendo dans le grotesque !

On en ressort quelque peu agacé, et pas seulement à cause du comportement passif et naïf de Miyuki, mais principalement pour les facilités scénaristiques d’Urasawa !
On est loin de ce qu’il fera sur Billy Bat, sur Monster, ou même de qu’il a fait sur Master Keaton, surtout !

Une série qui s’adresse avant tout aux fans irréductibles de cet auteur !

Par FredGri, le 3 août 2015

Publicité