Hell Eternal

Anne Fielding est en cavale, planquée dans un motel elle se souvient de son parcours jusque là, de ses années gothiques en solitaire, de sa rencontre avec Sarah, puis avec David le jeune néo-nazi qui va les embrigader dans son trip, elles le suivent au début plus par jeu qu’autre choses, et un peu par provocation aussi… Puis les choses s’accélèrent de plus en plus, jusqu’à ce braquage foireux qui les amène à fuir…

Par fredgri, le 19 août 2013

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Notre avis sur Hell Eternal

Hell Eternal est un petit album paru dans l’indifférence pratiquement totale. Non pas pour des questions de qualité, mais principalement parce qu’en effet il s’agit ici d’une histoire assez mineure de Delano, même si elle recèle d’une indéniable finesse d’écriture et que petit à petit elle s’affirme comme un très bon récit, avec une très agréable étude de caractère. Delano s’attache ici à rentrer dans le crane d’une jeune fille en rupture de repère, de véritable famille, qui cherche sa voie quitte à suivre la première piste qui se présentera, pourvu qu’elle soit stimulante, il y aura donc Sarah, puis David et ensuite "Phyllis"… Mais ce parcours n’est, en soi, pas forcément extraordinaire, il s’agit surtout d’une chronique de la chute, de la déliquescence. Car plus Anne s’émancipe de ses tabous, qu’elle se libère avec l’illusion de se découvrir, plus profond elle dégringole !

Delano dépeint donc le portrait tout en finesse et en excès d’une jeune fille qui va servir de révélateur d’une génération en besoin d’absolu, d’idéaux, en besoin d’extrême ! Le récit en lui même est assez captivant, même s’il a du mal à vraiment démarrer. Toute la première partie avec Anne et Sarah est des plus mollassonne. Ensuite, dès qu’on entre dans l’ambiance jeune néo nazi ça se corse un peu… J’ai trouvé que cette "immersion" dans les groupes extrémistes était très intéressantes, non pas en tant que vision de l’intérieur, mais principalement parce qu’elle montre bien les questionnements d’Anne, ses prises de position qui s’entrechoquent, qui vont l’amener à cette issue…

Sean Phillips fournit ici un travail presque clinique, son encrage est assez froid, il n’a, à l’époque, pas encore adopté un style plus vif au pinceau, et du coup ça manque un peu de vie, même si je trouve que l’alliance avec le scénario de Delano fonctionne à merveille !

Une agréable combinaison anglaise pour un récit qui mériterait d’être redécouvert !

Par FredGri, le 19 août 2013

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