HELL SCHOOL
Orphelins

Le deuxième tome d’un triptyque n’est jamais chose aisée. Il faut subtilement doser le déroulé du récit afin de "nourrir" convenablement le lecteur, sans toutefois trop en révéler sur le dénouement final de l’histoire.

Avec Orphelins, la mission est parfaitement réussie pour le duo Ers/Dugomier. Après le refus du passage du rituel, nos trois héros se trouvent confrontés à une situation pour le moins difficile psychologiquement. Sur l’île, le rejet est total :  une chambre au confort rudimentaire intallée dans un local à part, interdiction de se rendre dans certains secteurs de l’île, brimades à la fois des étudiants mais aussi de certains professeurs… Seul les liens qu’ils ont tissé entre eux leurs permettent de s’accrocher et de se battre, et peu importe si pour conserver cela, Bastien et Boris se doivent de jurer qu’ils ne laisseront jamais parler leurs hormones face à Hina !

Toute la force du scénario de Vincent Dugomier réside justement dans le mariage entre l’aspect psychologique et émotionnel de ces trois personnages, ainsi que la trame sombre liée aux secrets inavoués de l’isntitut d’excellence. Alors que l’histoire se déroule, le mystère s’épaissit de page en page et les questions se bousculent : Que sa cache t-il derrière la disparition de deux élèves, bâtards et orphelins ? Pour quelle raison Bastien a t-il été attiré à l’institut ? Pourquoi Franck, président du rituel, doit-il laver son honneur dans le sang ?

L’enquête menée par les trois amis au sein même de l’école, ponctuée par leur quotidien d’adolescents et par leurs découvertes, est à l’origine du bon fonctionnement de ce second opus qui se dévore aisément, et rapidement. Le lecteur est littéralement happé par un récit au rythme soutenu mêlant l’effet de groupe, la manipulation, les secrets, et le courage des jeunes héros.

Le trait de Benoît Ers est, quant à lui, une véritable valeur ajoutée au récit. Il aurait été logique de préférer à ce trait un peu rond un coup de crayon plus hâché, plus encré, plus sombre pour renforcer l’ambiance. Mais comme à l’image des Démons d’Alexia, leur précédente série, ce trait si caractéristique renforce l’innocence de ses personnages confrontés, sans véritablement le savoir, à une menace grandissante.

On fixe dès à présent, et sans hésiter, rendez-vous aux auteurs pour le troisième et dernier volet intitulé Insoumis !

Par Matt, le 30 octobre 2013