Hergé au sommet

 
Tintin est un héros qui fait vibrer ses lecteurs mais qui fait peut-être vibrer encore plus les auteurs prompts à analyser "tout azimut" ses aventures, son comportement et l’héritage que lui et son "père" nous ont laissé. Huit auteurs tintinologues ont participé à l’élaboration et à la rédaction de cet ouvrage et c’est en quatre parties principales qu’ils abordent ici l’oeuvre de Hergé en respectant cette consigne qu’ils se sont eux-mêmes donnée : mettre en lumière les "verticalités" jalonnant les pages des albums en débusquant des exemples, s’adonner à l’exploration du champ lexical de cette sainte verticalité et enfin se féliciter de parvenir à nous montrer qu’en effet, quand Tintin grimpe à un arbre, on est dans le thème ; pardi !
 

Par sylvestre, le 19 octobre 2021

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Hergé au sommet

 
Tintin est un héros qui fait vibrer ses lecteurs mais qui fait peut-être vibrer encore plus les auteurs prompts à analyser "tout azimut" ses aventures, son comportement et l’héritage que lui et son "père" nous ont laissé. Huit auteurs tintinologues ont participé à l’élaboration et à la rédaction de cet ouvrage et c’est en quatre parties principales qu’ils abordent ici l’œuvre de Hergé en respectant cette consigne qu’ils se sont eux-mêmes donnée : mettre en lumière les "verticalités" jalonnant les pages des albums en débusquant des exemples, s’adonner à l’exploration du champ lexical de cette sainte verticalité et enfin se féliciter de parvenir à nous montrer qu’en effet, quand Tintin grimpe à un arbre, on est dans le thème ; pardi !

Le Tibet n’échappe bien évidemment pas à l’expertise de nos savants, que ce soit sur le plan de l’importance qu’a l’album dans la série des aventures, sur le plan du niveau d’évolution de l’art de Hergé à la parution de cet album ou sur le plan, plus terre-à-terre, imposé par les reliefs des montagnes himalayennes.

Un chapitre sur les tarots et l’ésotérisme nous présente ensuite le Georges Rémi sensible à ces disciplines. Ce texte aurait pu figurer dans un tout autre recueil mais grâce à son titre L’ascension des faces cachées il a semble-t-il gagné sa place dans ce livre !

La plus longue partie de Hergé au sommet nous conduit dans la Suisse qu’Hergé a parcourue et dont il s’est inspiré à différentes reprises. Pays de montagnes par excellence, elle est un territoire particulier puisque l’auteur l’a "expérimentée" contrairement à d’autres pays où il a envoyé son héros pour l’y mettre en scène dans des décors qu’il a tirés non pas de ses souvenirs personnels mais de la documentation qu’il rassemblait et sur laquelle il s’appuyait.

Enfin, Tintin christique est une autre approche où sont listées des similitudes entre les aventures de Tintin et des passages des saintes écritures. Quand il est question de foi, il est question de "s’élever" et là encore, ce terme a dû pouvoir légitimer la présence de cet essai dans Hergé au sommet. A moins que ce soit le titre du livre qui ait été arrêté après qu’un dénominateur commun (la verticalité, le sommet…) ait été peu ou prou détecté dans les différents écrits ?!

Le tintinophile amateur de phrases parfois précieuses et alambiquées trouvera son plaisir à suivre ces GR tracés dans l’oeuvre de Hergé par les auteurs de ce livre que de nombreuses illustrations viennent jalonner. Le lecteur lambda le refermera, lui, en redoutant que les auteurs, grisés par leur inspiration galopante, ne sortent bientôt d’autres "études" sur (par exemple) l’horizontalité ou la diagonalité de l’œuvre de Hergé ; car parions qu’ils trouveraient de multiples exemples pour relever le défi !

"Toutes les lectures de Hergé sont recevables et sans hiérarchie." On lit ça page 53. Mais que cette phrase n’ouvre pas encore plus grande qu’elle l’est la porte à de trop nombreuses futures "analyses". Car, que les tintinologues aiment à étudier Les aventures de Tintin et à partager leurs observations ou leurs suppositions, c’est normal. Mais de là à traire l’œuvre de Hergé jusqu’à ce que le pis fasse mal…

A tout vouloir expliquer et tout vouloir démontrer, on nuit – m’est avis – à la magie simple d’aventures qui étaient avant tout, rappelons-le, des histoires destinées à la jeunesse.
  
 

 

Par Sylvestre, le 19 octobre 2021

Publicité