HERGE ET LES INCAS ou LA MALEDICTION DEJOUEE

Les 7 boules de cristal et Le temple du soleil sont deux albums qui forment l’un des diptyques qu’on trouve dans la série des aventures de Tintin et Milou. Une « relecture » du premier album nous avait été proposée par Pierre Fresnault-Deruelle dans son livre intitulé Hergé et le retour de l’Indien. Il n’est donc pas étonnant que cet auteur soit allé au bout de sa démarche et que, dans la continuité, il ait écrit la suite, proposant cette fois une relecture de la bande dessinée dans laquelle Tintin, accompagné de Milou et du Capitaine Haddock, part à la recherche du Professeur Tournesol au Pérou où d’extraordinaires aventures les attendent…

Par sylvestre, le 20 octobre 2023

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Notre avis sur HERGE ET LES INCAS ou LA MALEDICTION DEJOUEE

Cet ouvrage Hergé et les Incas ou la malédiction déjouée s’inscrivant dans la continuité du livre Hergé et le retour de l’Indien, leurs formules sont logiquement comparables. Chapitrée à la fois chronologiquement et thématiquement, cette relecture par Pierre Fresnault-Deruelle de l’album Le temple du soleil nous renvoie, au gré de ses observations, d’anecdotes ou des remarques (voire des enseignements) qu’il a à nous partager, au Pérou où action, humour, suspense et culture font du périple de nos héros une aventure d’intérêt, haute en couleurs et riche en rebondissements.

Dans cet ouvrage encore, l’auteur Pierre Fresnault-Deruelle déroule son exposé en utilisant avec densité tournures ou mots peu souvent usités et appuie ses dires à l’aide d’une intéressante iconographie. Mais s’il est une différence notoire entre son livre relatif aux 7 boules de cristal et celui-ci, c’est sans doute l’intégration, à de nombreuses reprises, de détails extraits de vignettes provenant de l’album dessiné par Hergé. Oui, vous l’avez bien lu : on trouve dans Hergé et les Incas ou la malédiction déjouée des zooms faits sur les vignettes de la BD Le temple du soleil ! On se doute (mais c’est sans certitude, hein !) que procéder de cette façon permet à l’auteur de contourner des interdits et de ne pas se retrouver sur la sellette face aux avocats des éditions Moulinsart (chez qui, du reste, il a déjà publié quelques titres). Ça fait en tout cas qu’on n’a jamais un personnage ou un objet représenté « en entier » dans ces illustrations tronquées qui ont trouvé leur place dans ce livre, mais Mazette !, que c’est bon ! Eh oui, quoi… N’est-ce pas plus simple d’appeler un chat un chat et donc plaisant de voir s’éloigner (ne serait-ce qu’un peu) cette « hypocrisie graphique » que doivent subir depuis longtemps les tintinophiles avides d’en lire encore et toujours au sujet des aventures de leurs héros hergéens ?! Si !

A côté de ces inserts bienvenus, des reproductions de unes de journaux, de tableaux ou de gravures anciennes, des photos, des images tirées de films et plusieurs autres types de visuels encore viennent étayer la vision et les interprétations de l’auteur. Et cela, tout azimut ! Qu’il s’agisse d’objets : de faune ou de flore, de moyens de transport, d’habits traditionnels et autres éléments folkloriques… Ou de choses moins « palpables » : d’actions (sauts, chutes…), d’intentions qu’on prête à un personnage ou à un autre, de sentiments, de croyances…

Trois chapitres se rapportent au déroulement de l’aventure et la décortiquent séquence après séquence. Un quatrième chapitre moins long (dont on ne comprendra peut-être pas au premier coup d’œil s’il s’appelle Aria V ou Varia*) fait in fine office de bonus, traitant de points qui n’ont pas trouvé leur place avant.

Au final, on ressort ravis, amusés et pourquoi pas un brin plus érudits de cette lecture. Ou comment profiter encore et encore des aventures du plus connu des reporters de papier en lisant des choses inédites ! Alors à votre tour, éclipsez-vous et plongez dans la découverte de cet agréable essai !

* D’autant que si l’on regarde la graphie des titres des 2ème et 3ème chapitres, on peut dire qu’il y a un E de trop dans Een pays quechua ! 😉

Par Sylvestre, le 20 octobre 2023

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