HERITAGE DU DIABLE (L')
Rex Mundi

L’héritage du diable, c’est de l’aventure, qui pourrait sembler pure et simple comme seuls les blockbusters américains et la bande dessinée peuvent nous en apporter, et Jérôme Félix ne se prive pas en s’offrant tous les moyens d’une super production, Zeppelins, avions, décor somptueux d’un château écossais. Mais ce qui fait toute la différence avec les scénarii d’action à grand spectacle, ce sont les caractères de ses personnages.
Loin d’être superficiels, ces derniers se révèlent au fil des albums beaucoup plus complexes que ce que nous pouvions penser à la lecture des premiers tomes. Sur un fond d’ésotérisme prétexte à un scénario digne d’Indiana Jones, il inscrit des hommes et des femmes qui se révèlent ambigus, nous entrons un peu plus dans leur vécu, leur passé et Jérôme Félix nous surprend et les laissant aller à des confidences intimes.

Le rythme est soutenu, on s’attache aux personnages car même les méchants ont ce je ne sais quoi qui les place à la limite de la rupture, de la faille.
Parfaitement intégrées dans une action trépidante, avec un story-board précis et efficace, les émotions, l’amour, l’amitié sont le moteur des personnages.

Au fil des albums, le dessin de Paul Gastine s’est affirmé, jusqu’à une maitrise qui le place désormais dans la cour des grands illustrateurs.
Derrière une superbe couverture toute empreinte de mystère et de beauté, il prend en main le scénario qu’il met en scène avec maestria. Précis, fin, élégant comme les trois femmes qu’il met en scène, rien ne freine le plaisir de lecture et c’est sans retenue que nous poursuivons l’aventure qui, débutée sur une rencontre d’un soir, nous entraine dans un Zeppelin qui s’écroule en flammes sur les toits de la basilique du Mont Saint Michel.

Le vent de l’aventure continue à souffler sur ce feuilleton en quatre actes dont le final promet d’être exceptionnel.

Par Olivier, le 20 février 2014