HEROS² : Miroir déformant

Héros au carré est un petit one-shot sans prétentions et tourne en dérision nos clichés sur ces super-héros que nous vénérons. D’une part, sans super-héros le monde ne serait pas meilleur, mais ne serait pas un perpétuel champ de bataille. Et d’autre part, qui permet de définir la frontière entre le bien et le mal ? A la lecture de Héros au carré, vous n’aurez sans doute pas la réponse à cette question, même si le vilain et le gentil sont connus, nul ne peut dire qui a commencé à tout détruire.
Côté graphisme, l’impression est un peu mitigée. Même celui qui feuillettera cet album rapidement verra un graphisme qui se montre un peu inégal. Cependant le trait de Joe Abraham est agréable, et l’absence d’encrage tenterait de montrer la fragilité de l’anti-héros qu’est Milo Stone. Sans être très réaliste, il met en action des personnages expressifs et ambigus. Et les rares fois où le trait est tremblotant, c’est dans les séquences qui servent de flashback tout en montrant une vision déformée de la réalité perçue par Valor. Alors que dans le même temps, quand le trait est lissé, c’est la perception qu’a Caligynis du super-héros qu’est Valor.
Héros au carré est une satyre du rôle du super-héros et va certainement en décontenancer plus d’un.  Et une fois la dernière page tournée, on est un peu déçu car il reste encore bon nombre de questions sans réponses.

Par Eric, le 19 mars 2007