Histoire d'une utopie culturelle collective

Aujourd’hui, le paysage associatif est riche et varié, de nombreux bénévoles se mobilisent chaque jour pour défendre une cause, soutenir un projet, qu’il soit culturel ou non, se rassembler, affronter les pouvoirs publics pour trouver des subventions…
Quand, au fil de ces pages, nous découvrons La Bigaille, nous plongeons dans cette expérience qui se dévoile à nous. Les uns nous racontent les premières soirées qui ont progressivement fait naître l’idée d’un collectif, les idées qui fusent, l’envie de trouver un endroit dynamique et convivial pour avoir accès enfin à la culture, en milieu rural ! Un véritable enjeu qui va enthousiasmer cette poignée d’amis.

Il faut bien avouer que cette lecture est passionnante, Thibaut Lambert et tous ceux qu’il met en scène nous décrivent les rouages de ce monde associatif, la nécessité de s’organiser, de ne pas seulement se focaliser sur les évènements eux même, mettre de côté les égos pour tout mettre au service d’un projet. On est petit à petit séduit par cette énergie, on imagine le brouhaha les soirs de concert, l’écriture est très immersive et complice et le dessin sait rester en retrait pour se contenter de servir le propos efficacement !

Et ce qui fascine c’est que cette histoire, cette aventure a fonctionné jusque là, grace à la passion qui a animé toutes ces personnes.

Plus que réellement une histoire, cet album est avant tout le témoignage qu’aujourd’hui une utopie collective peut fonctionner dès lors que l’on arrive à s’effacer devant la passion que peut provoquer un beau projet culturel, loin des intérêt individuels, loin de toutes ces guéguerres de pouvoir qui viennent systématiquement gangréner toute initiative.

Un album vivement conseillé !

Par FredGri, le 26 août 2022