HISTOIRES DE GUERRE
Tome 1
Quatre histoires de guerre, durant le conflit de 39-45, imaginées par Garth Ennis.
Le tigre de Johann
En pleine débâcle de l’armée allemande, le lieutenant colonel Kleist tente de ramener à l’abri son équipage de char, loin de l’armée russe. Les combats ont, jusque-là, tourné au désastre et il sait que le seul salut pour ses hommes est d’atteindre les lignes américaines et de se rendre. Lui, en revanche, n’a qu’un souhait : mourir après les horreurs qu’il a pu commettre au cours du conflit.
Les tire-au-flanc du Jour J
Une histoire terrible, partant de ce discours qu’aurait soi disant prononcé Lady Astor au parlement anglais. Elle aurait traité les soldats alliés du front italiens de tire-au-flanc, les imaginant profiter du soleil méditerranéen. Pour les combattants, qui doivent pourtant partir pour une bataille sanglante le lendemain, c’est un véritable affront.
Les Screaming Eagles
Une patrouille américaine est envoyée en reconnaissance sur les routes de l’Autriche. Le sergent qui la mène est furieux car son supérieur a encore choisi, pour cette sortie risquée, ses hommes les plus méritants, les uniques rescapés de la Easy Company d’origine. Il y voit une véritable injustice. Mais ils vont finalement faire une découverte qui va leur offrir une petite revanche.
Nightingale
Le destin du HMS Nightingale et de son équipage, qui escortait les convois alliés en Mer du Nord et en Méditerranée.
Par legoffe, le 13 juillet 2011
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Scénariste :
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Éditeur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
9782809419177
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Notre avis sur HISTOIRES DE GUERRE #1 – Tome 1
L’auteur de nombreux comics, dont The Boys, change ici de registre et s’engage dans des récits ayant pour cadre la Seconde Guerre Mondiale. Vous noterez, en découvrant la liste des dessinateurs, qu’il ne s’est pas entouré de n’importe qui ! On retrouve Dave Gibbons et John Higgins (Watchmen), ou encore David Lloyd (V pour Vendetta), Chris Weston et Gary Erskine.
Si ces histoires sont des fictions, elles sont toujours inspirées de faits réels. Nous nous trouvons ainsi au coeur des combats, dans une ambiance si réalistes que nous semblons porter l’uniforme avec les protagonistes, tremblant ou rageant comme eux, emportés par les tourments et la folie des dirigeants qui s’affrontent par petits soldats interposés. Car il est bien question des hommes de terrain dans ce livre. L’auteur nous épargne les discours héroïques de base, comme le font pourtant souvent les Américains. Il fait parler les soldats avec leur coeur et leurs tripes. Ils sont souvent courageux ; ça ne les empêche pas d’être également désabusés.
C’est le cas des patrouilleurs des Screaming Eagles, mais – surtout – des D-Day Dodgers (les tire-au-flanc du Jour J). Il s’agit sans doute du récit le plus poignant, le plus emblématique de l’horreur de la guerre et de la bêtise dont peuvent faire partie les officiers ou dirigeants politiques. La fin du récit, composée de scènes de fin de bataille en pleines pages avec les couplets d’une chanson intitulée “La ballade des D-Day Dodgers”, est extrêmement touchante. Elle pétrifie le lecteur avec une réelle force.
Ces deux épisodes sont illustrés par les auteurs de Watchmen, ce qui offre une grande qualité graphique, fluide, sans artifices.
L’aventure du Nightingale, elle, est un voyage en mer terriblement stressant. Nous guettons avec l’équipage la menace invisible des bombardiers et des U-Boots. Si le dessin m’a paru moins réussi, il reste malgré tout efficace. Sombre, il appuie l’ambiance oppressante du récit.
Mais les auteurs ont aussi voulu nous faire vivre la guerre côté nazis. Ainsi, la première histoire est celle d’un équipage de char Tigre cherchant à rejoindre les Alliés pour ne pas tomber aux mains des Russes. Il ne s’agit pas simplement de l’histoire de soldats cherchant à fuir Soviétiques et Fepo (la policice militaire allemande), mais aussi le récit d’un officier tourmenté par les horreurs qu’il a lui-même accomplies. L’essentiel du scénario repose d’ailleurs sur ses remords, plus que sur l’aventure de son équipage, qui sert simplement de fil conducteur à cette nouvelle.
Globalement, nous avons affaire ici à une très bonne bande dessinée sur la guerre de 39-45. Les histoires sont réalistes et très humaines. Elles parlent du sacrifice de millions d’hommes ou de femmes à travers des tranches de vies ou – plus souvent – des tranches de morts hélas. Saisissant.
Par Legoffe, le 13 juillet 2011
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