Hitman
Volume 1

Quand Garth Ennis introduit Tommy Monaghan, il a déjà à son actif de bons runs sur Hellblazer et The Demon et il vient de commencer Preacher. Il n’est donc pas vraiment ce qu’on pourrait appeler un inconnu, loin de là, il fait partie de cette nouvelle vague anglaise qui a déferlé dans les années 90 et qui fait le bonheur du label Vertigo de DC.

Hitman, c’est un peu l’essence du style Ennis, du déboulonnage en bonne et due forme, un anti-héros crasseux, sans manière, de l’humour gras du bide et un style percutant.
On peut ne pas être trop fan de ce petit côté faussement fumiste, mais il faut bien reconnaître que ça fonctionne plutôt bien, dans l’ensemble. Le principe est assez simple, par le hasard des Events du moment, tous les Annuals Dc de 96 mettent en avant des monstres extra terrestres qui capturent des inconnus pour faire des expériences, dotant certains d’entre eux de pouvoirs supra normaux. Et donc, vous le devinez, c’est ce qui arrive à Tommy qui se devient soudain le plus grand tueur à gage de la ville (Gotham, en l’occurrence).
Alors oui, les origines sont à l’image du personnage, brinquebalantes, et ne nécessitant pas d’explications supplémentaires. Le gars est un électron libre qui s’en fout d’à peu près tout, sauf quand il y a des dollars à l’appui. On va néanmoins se rendre compte qu’il est un chouilla plus profond que ça, surtout quand il rencontre Wendy avec qui il file un temps le parfait amour… Ou quand on s’y prend à ses amis…

Mais bon, Hitman reste une série ou ça dézingue dans tous les sens, et les intrigues ont du mal à dépasser ce stade, la plupart du temps. Heureusement, Ennis glisse de l’humour, avec quelques personnages secondaires bien barrés, comme Six Pack, l’alcoolo persuadé de combattre le crime la nuit avec les héros, quand il cuve les litres d’alcool qu’il a ingurgité jusqu’à pas d’heure, sans oublier les membres de la Section Huit ou encore le combat contre les animaux du zoo zombifiés… Pas mal de bons moments d’anthologie, qui même s’ils ne font pas d’Hitman une excellente série, n’en rendent pas moins cette lecture extrêmement agréable.

C’est une nouvelle fois une excellente surprise de voir arriver cette traduction dans le catalogue Urban, de plus en plus habitué à s’écarter des sentiers battus pour revenir vers des outsiders de ce genre. On croise les doigts pour que l’éditeur puisse aller jusqu’au bout de la série et des mini-séries qui ont suivi. Il y a encore pas mal de scènes à découvrir.

Très vivement recommandé.

Par FredGri, le 13 octobre 2023