Hoka Hey !

Depuis qu’il est petit, Georges, de parents indiens inconnus, est élevé par le révérend Clemente dans la foi et les enseignements de la Bible. Lorsqu’un jour, il voit arriver trois inconnus (deux indiens et un irlandais) qui viennent interroger le pasteur au sujet d’un homme qu’ils recherchent. Le chef de la bande, Little knife, finit par tuer l’ecclésiastique, il décide ensuite d’emmener le garçon avec eux, afin de lui faire découvrir ses racines indiennes. Tout au long du périple qui va suivre, alors que la bande est poursuivie par un chasseur de prime, Georges apprend petit à petit les coutumes de son peuple, accompagnant ces trois êtres meurtris qui deviennent progressivement sa nouvelle famille…

Par fredgri, le 9 novembre 2022

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Notre avis sur Hoka Hey !

Juste un peu avant que n’arrive le monumental Indians de Tiburce Oger, Neyef nous propose ce très impressionnant album, Hoka Hey qui se présente d’emblée comme l’énorme coup de cœur de cette fin d’année !
226 pages qui se dévorent passionnément, complètement fasciné par cette odyssée à travers la mémoire d’une culture, sans pour autant en être pompeux, ni sentencieux. Hoka Hey ! est le cri des Lakotas, qui font partie des sioux, un cri de liberté qui se répercute par delà les plaines, dans le vent, joyeux et téméraire.

Derrière le vague prétexte d’une vengeance, nous suivons donc ces quatre renégats qui voyagent, discutent, parfois font face aux dangers qui se présentent, comme des trapeurs mal intentionnés, un chasseur de prime sans scrupule ou un fermier minable qui ne voit dans ces indiens que le spectre d’un peuple de sauvages sans pitié ! Tout le scénario tourne donc autour de ces échanges entre le garçon et les adultes qu’il accompagne, qu’il apprend à respecter, puis à aimer. Car dans cette rencontre, c’est un pan de sa propre culture qu’il retrouve, riche et variée, à l’écoute de la nature, respectueuse des esprits que les blancs ont sacrifié au profit d’un impérialisme ultra violent, sans égard pour les autochtones qu’ils ont foulé du pied. Toutefois, il n’est pas ici question d’un discours anti "visage pâle", mais bel et bien d’une identité réhabilitée, d’une fierté meurtrie et méprisée.
Petit à petit, le but du voyage ne compte plus, il n’est même presque qu’anecdotique au vue de l’expérience de vie que traverse le garçon. Neyef fait ici preuve d’une très grande maîtrise scénaristique avec une écriture toute en subtilité, d’une très grande finesse ou finalement personne n’est réellement épargné. Un quatuor très attachant, qui vibre à la fois d’émotion, mais aussi de cette colère contenue qui laisse sans voix.

Graphiquement, c’est absolument magnifique. Les planches mettent en avant les sublimes paysages panoramiques, transcendés par les très belles couleurs et la gamme colorée chaude et profonde ! Sans oublier les gros plans très expressifs… On connaissait déjà le talent indiscutable de l’artiste, mais avec Hoka Hey, nous découvrons un auteur sensible, d’une très grande maturité, indispensable donc !

Un album que je ne saurais assez vous conseiller !

Par FredGri, le 9 novembre 2022

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