Horseback 1861

Dans des États-Unis fictifs où les nations indiennes se sont alliées et ont mis en échec la conquête de l’Ouest, Redford J. Randall, un ancien chasseur de primes, a créé sa société de convoyage.

Sa première mission consiste à livrer des graines d’origine française à des colons californiens. Outre sa fille, il a embauché pour l’épauler un indien, un jeune africain et sa hyène ainsi que Ripp, une tête brûlée.

Parviendront-ils à destination alors qu’une troupe de tuniques bleues avec la même mission vient d’être décimée ?

Par geoffrey, le 21 novembre 2023

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Notre avis sur Horseback 1861

Pourvu que ça flingue. Horseback 1861 se présente comme un western dans un contexte historique inventé. Les États-Unis n’ont pas vu les Amérindiens être écrasés, l’affrontement entre sudistes et nordistes avoir lieu et Abraham Lincoln a déjà été assassiné.

Dans cette uchronie, le contexte sent irrémédiablement la poudre et l’atmosphère même est inflammable. Si bien que, lorsque Redford J. Randall, ancien chasseur de primes de son état, prend la piste de ce qui s’apparente à un road-movie, on s’attend à tout moment à ce que les balles sifflent de tous côtés.

Ce qui ne manque pas d’arriver. Surtout que la troupe de ce vieux Randall est composée de personnages badass, dont certains susceptibles de la gâchette. Violence, sueur, politique et chevauchée vers l’ouest jusqu’à Alcatraz sont au programme des réjouissances.

Avec son lot d’étapes pour comprendre ce qui se joue sur ce territoire des États-Unis revisités et une cohérence du scénario, l’album de 150 pages avait de quoi séduire. Passées ces bonnes intentions, la lecture ne se révèle pas aussi plaisante qu’escomptée. Les dialogues se cherchent, le meneur du groupe disparaît vite de la circulation tandis que s’étiole le mobile de l’histoire, l’escorte d’une boîte d’engrais à destination de l’Ouest.

Le dessin de Nikho, pas toujours lisible, n’aide pas à clarifier le récit. La mise en scène est en particulier problématique. Lors des scènes de combats, par exemple, il n’est pas évident de savoir qui tire, sur qui, depuis quel endroit et combien il reste d’assaillants à la fin d’un échange de coups de feu. Cela provient sans doute d’une faiblesse sur les paysages, à la ligne de fuite aléatoire – quand il n’y en a qu’une seule -, témoignant d’un style au feeling plutôt que technique.

Malgré ces faiblesses, un certain charme existe dans cet album. Les personnages s’avèrent bien caractérisés, leurs traits travaillés, et la couleur, en vrai point fort de ce roman graphique, rehausse l’atmosphère à chaque double planche.

Horseback 1861 peut donc se lire comme une œuvre de jeunesse, le premier galop d’essai d’un couple d’auteurs sur la route.

Par Geoffrey, le 21 novembre 2023

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