Hound Dog

On ne pourrait pas forcément s’y attendre, mais cet album, paru assez discrètement se révèle progressivement, plus nous avançons dans les pages, une lecture assez passionnante. Les personnages principaux sont deux losers qui traînent leur bedaine tout du long, les jambes empêtrées par un chien dont ils ne connaissent absolument rien, mais auquel ils s’attachent petit à petit !
Il y a d’abord César, qui souffre d’un étrange mal qui lui paralyse le bras droit. Il a beau voir tous ceux qu’il peut, personne n’a de solution, comme si finalement ce bras était bien plus un signal d’alarme pour le réveiller de sa léthargie ! Ensuite, il y a Alex, qui fait comme si de rien n’était, qui dragouille tout ce qui lui passe sous le regard, qui semble bien à l’aise dans ses baskets, mais qui ne peut empêcher ses rêves d’être perturbés par son idole de toujours, le fantôme d’Elvis !

Dans ce récit assez décalé, qui prend place dans une Amérique désenchantée, en pleine déliquescence, nos deux anti-héros tentent, à leur façon, d’enquêter sur la mort particulièrement intrigante du propriétaire du chien !
Ca n’est pas vraiment un polar, mais plutôt une sorte d’errance lente et troublante, presque métaphysique, sur fond de rêve américain qui s’étiole. Ces ringards magnifiques en recherche de but pour ne pas réellement disparaître au milieu de ce terrain vague qu’est devenu leur vie !

Une écriture assez sobre et elliptique, mais qui vise assez juste. On ne s’attache pas forcément aux deux héros, mais on peut être touché par cette ambiance ou l’on devine, quelque part, la lente musique d’Angelo Badalamenti qui nous hypnotise !

Une belle petite curiosité !

Par FredGri, le 17 juillet 2022