Hubert

Hubert est capable de rester des heures entiers devant la même peinture d’un musée. Vieux gars, casanier et routinier, lui aussi peint et rien ne vient perturber son quotidien, pas même les invitations répétées de sa concierge. Jusqu’au jour où se penchant à la fenêtre, il aperçoit la voisine d’en face. La vie d’Hubert en est toute bousculée.

Par geoffrey, le 21 juillet 2016

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Notre avis sur Hubert

A la base, Hubert constitue le projet de fin d’études de Ben Gijsemans pour l’obtention d’une maîtrise en illustration et bande dessinée à la renommée Ecole Saint-Luc, à Bruxelles. Récit tout en retenu, quasi muet (les dialogues sont plus que parsemés), Hubert est de ces ouvrages qui inscrivent la bande dessinée dans le neuvième art.

Le personnage, peintre amateur de peintures et de classicisme, se perd dans la contemplation de certaines toiles. Il hante les musées de Paris et Bruxelles, sa vie monotone toute entière dévouée à l’art. Il laisse transparaître ses émotions via son regard qui perce à travers des lunettes qui ont une forme mélancolique. Le dessin à la ligne claire de Gijsemans, maîtrisé, évoque à sa façon celui d’un Norman Rockwell.

Mais c’est surtout dans le rythme que l’auteur fait montre d’une grande prouesse. S’il ne se passe pas grand-chose dans la vie d’Hubert, Gijsemans maîtrise les silences, ausculte les petits riens et transforme les moqueries d’une petite fille, les invitations de sa concierge ou la demande d’un couple d’être pris en photo devant une sculpture en événements.

A la lecture de ce roman graphique de 88 planches, nous sommes certains que le jury d’examen de Gilsemans lui a décerné une belle mention. Le lecteur, en tout cas, lui en donne une.

Par Geoffrey, le 21 juillet 2016

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