HUGO
Je veux des copains !

Muette dans la forme, mais toujours aussi expressive sur le fond, la bande dessinée Hugo propose pour le bonheur de ses jeunes fans une sixième aventure du jeune héros éponyme ! Cette fois encore, c’est autour d’une question qui touche les enfants que l’histoire est conçue puisqu’elle les invite à s’interroger sur l’amitié entre copains et plus précisément sur un moyen de la faire naître.

Hugo a apporté à l’école une petite figurine représentant un cheval blanc. Manifestement, c’est un jouet qui plaît puisque Raoul et Amina, admiratifs, choisissent très vite de rester auprès de lui. Le (gentil) "piège" était donc bien efficace et a bien fonctionné ! Mais dès lors que ce sésame n’a plus existé puisqu’il a été confisqué, les deux camarades opportunistes se sont désintéressés de Hugo qui en est devenu bien malheureux…

C’est alors qu’intervient dans l’histoire un personnage très improbable que l’auteur Wilizecat a appelé le "jouet zin-zin". Au départ petit robot sympathique, il évoluera jusqu’à atteindre une taille phénoménale, grandissant à mesure que la concurrence entre lui et Hugo se fera plus forte, chacun essayant de convaincre les autres qu’il est l’ami avec qui il faut jouer pendant la récréation ! Cette arrivée de ce "jouet zin-zin" évolutif dans l’univers de Hugo relève carrément de l’impossible, vous verrez, mais ce point qui pourrait gêner les adultes voulant du "réaliste-mignon" pour leurs chérubins parlera assurément au public visé qui appréciera le spectaculaire même s’il n’y décèle pas la métaphore, illustrée par ce "jouet zin-zin", du camarade concurrent qui aurait plus de chance que Hugo dans sa quête d’amis.

Le fait est que la conclusion est à l’avantage de Hugo qui trouvera la ressource pour arriver à ses fins. Il n’y a pas qu’un moyen de se faire des copains et un "jouet-appât" en est un, mais la solution est avant tout dans ce que l’on est et dans la gentillesse ou dans l’humour que l’on a à offrir aux autres ! Il ne faut pas fréquenter l’autre pour ce qu’il a mais pour ce qu’il est…

Toujours aussi doux dans le trait ou dans les couleurs, le graphisme de Wilizecat est parfait pour ces histoires réservées aux tout-petits qui font la force de la collection Puceron des éditions Dupuis.
 

Par Sylvestre, le 10 février 2011