Il était une fois l'Amérique
Le XIXème siècle

Le premier volume d’Il était une fois l’Amérique dresse, à travers le portrait de dix auteurs et autrices, une histoire de l’Amérique par sa littérature. London, Cooper, Twain, Dickinson, et d’autres, sont au programme de ce tome 1, couvrant le XIXème siècle.

Par v-degache, le 6 novembre 2024

Notre avis sur Il était une fois l'Amérique #1 – Le XIXème siècle

Le premier tome d’Il était une fois l’Amérique commence avec l’arrivée du Mayflower en 1607, qui va venir quelque peu bouleverser la sauvageté de l’Amérique du Nord pour les années futures ! Suit l’établissement de colonies liées à la Couronne britannique, jusqu’à l’indépendance des États-Unis d’Amérique en 1776.


Mais ne vous méprenez pas, contrairement à ce que pourrait laisser croire cette ouverture et le titre de l’ouvrage, nous ne partons pas pour une histoire du pays de l’Oncle Sam, mais bien pour celle de sa littérature, et ce prologue permet de poser les conditions de l’émergence de cette dernière.
Catherine Mory (scénario), épaulée par François Guérif et Olivier Gallmeister, Jean-Baptiste Hostache (couleurs et dessins) et Makma (couleurs) déroulent ensuite les portraits de dix auteurs et autrices qui ont fait la littérature étatsunienne, au XIXème siècle, à commencer par le père fondateur du roman américain, James Fenimore Cooper (Le dernier des Mohicans), faisant revivre un monde déjà disparu, celui des tribus amérindiennes.

James Fenimore Cooper, énervé à gauche, beaucoup plus calme à droite, peint par John Wesley Davis, en 1822

Car, derrière ces biographies dessinées par l’auteur de Shibumi, ce sont bien les fondements de la nation américaine qui sont questionnés. Rôle de la pensée transcendantaliste chez Henry David Thoreau (Walden), et d’autres, favorisant une conscience morale individuelle qui facilitera la suppression de l’esclavage, l’émancipation des Indiens, ou la cause féminine, célébration de l’ardeur des morts tombés sur le champ de bataille lors de la Guerre de Sécession par le poète Walt Whitman (Feuilles d’hiver), ou, avec Jack London, rapport des Américains avec la wilderness, c’est bien l’âme de tout un pays que l’on sonde grâce à ces portraits. Et cette première partie ne se contente pas d’une étude biographique de ces hommes et femmes de lettres, ainsi que des thématiques qu’ils ont pu développer, mais tente aussi de mettre en images quelques-unes de leurs œuvres clés, et c’est là aussi une réussite (à ne pas lire toutefois si vous voulez éviter tout spoil !) !


Herman Melville et son Moby Dick, la poétesse et épistolière Emily Dickinson, Mark Twain et ses inoubliables personnages de Tom Sawyer et HuckleBerry Finn, ou l’expatrié Henry James (Portrait de femme) et la confrontation de ce Nouveau monde à l’Ancien, sont aussi de la partie.
L’ouvrage fait plus de 200 pages, laissant aux auteurs le temps de développer leurs propos et de montrer l’importance de ces figures dans l’histoire de la littérature et des États-Unis, le tout étant rigoureusement sourcé.


Ce premier volume d’Il était une fois l’Amérique est terriblement passionnant, porté par le très agréable dessin d’Hostache, et l’on est sûr de replonger dedans très vite !

Par V. DEGACHE, le 6 novembre 2024

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