Il était une fois l'escalade

L’escalade est un sport qui compte de plus en plus d’adeptes. C’est aussi une discipline entrée, depuis peu, aux Jeux Olympiques. On peut donc dire que la grimpe n’a jamais été aussi populaire. Cette BD est donc l’occasion de se plonger dans son histoire, marquée par d’incroyables prouesses, ainsi que des évolutions techniques et physiques qui repoussent sans cesse les limites. Un sacré boulot, co édité par les Editions du Mont-Blanc et les Arènes BD.

Les auteurs du livre ne sont pas n’importe qui. David Chambre est un grand grimpeur et Catherine Destivelle une légende du milieu, pionnière chez les femmes et première dame à avoir reçu le fameux Piolet d’Or. Autant dire que l’album se veut sérieux et précis dans son contenu. 

L’album se découpe en époques, pour mieux faire ressortir la manière dont la discipline a évolué au fil du temps. L’approche de l’escalade en tant que sport est récente ; elle date de la fin du XIXe siècle. Nous découvrons ainsi les exploits des premiers grimpeurs. C’est la partie que j’ai trouvé la plus impressionnante car il faut prendre la mesure de leur engagement, avec des méthodes encore très artisanales, tout comme le matériel, qui fait dire qu’il valait mieux éviter la chute !

Le lecteur suit ainsi les évolutions et les innovations, à travers les péripéties des grimpeurs qui ont marqué leur temps. Ils se succèdent au fil de l’album, certains sur une  ou deux pages, d’autres sur plus, en fonction de leurs prouesses et, surtout, de ce qu’ils ont apporté à l’escalade. 

Les auteurs utilisent tout le jargon du milieu, mais en veillant à bien l’expliquer, notamment dans le glossaire en fin d’album. Une grande aide pour les novices qui veulent en savoir plus sur la discipline, et un petit rappel pour les autres. 

Le contenu est réellement encyclopédique avec l’avantage d’être bien illustré par les dessins réalistes de Laurent Bidot. C’est donc une bonne entrée en matière pour mieux connaître cet univers ou, pour les fans, avoir un condensé des grands faits qui ont marqué l’escalade. 

Bien sûr, l’exhaustivité a aussi ses contreparties. Tout raconter en 196 pages (tout de même) ne permet pas de rester trop longtemps sur le même athlète. Impossible, dès lors, de s’attarder sur leurs motivations, leur état d’esprit, leur évolution. Des aspects pourtant passionnants dans un sport qui nécessite autant d’apprentissage technique que de dépassement de soi, et donc de ressort psychologique. L’émotion sera donc assez peu présente et le procédé narratif un brin répétitif. 

Par Legoffe, le 30 octobre 2023