Il fera beau demain

 
Il est doté d’un super-pouvoir, mais qui finalement ne sert pas à grand-chose : celui qui se fera appeler Arrête-la-pluie-Man a le don de faire cesser la pluie (juste) au-dessus de lui… Vous voyez, ce n’est pas forcément le super-pouvoir dont on pourrait rêver. Mais là où il a de la chance, quand même, c’est que ça se voit comme le nez au milieu de la figure : cette année, l’été est pourri sur Paris et il n’arrête pas de pleuvoir.

Tout le monde se plaint de ce temps exécrable, d’ailleurs. Tout le monde, sauf peut-être Leïla, une belle jeune femme qui se plaît à déambuler sous la pluie, ravie, et qui ne tardera pas à croiser le chemin de Arrête-la-pluie-Man.

Quant à Valéry, jeune entrepreneur qui avait imaginé une activité de planche à voile sur la Seine dans le cadre de Paris-Plage et dont les rêves tombaient à l’eau à cause de la météo, il saura profiter de sa rencontre avec Arrête-la-pluie-Man pour relancer son business…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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2 avis sur Il fera beau demain

Il fera beau demain. : partant de cette expression optimiste, François Duprat construit une fable moderne autour de l’amour toute en douceur et toute en rondeur, dans un style entre cartoon et manga. L’histoire n’a rien d’extraordinaire si ce n’est le pouvoir du héros bien entendu, pouvoir étrange dont son origine lui est inconnue et qui lui permet d’éviter d’être mouillé, voire même d’être touché.. par quoi que ce soit. L’homme anti-pluie comme il est surnommé se balade donc assez fièrement sans jamais être atteint par la pluie devant les yeux écarquillés des passants. Quoi faire d’un tel pouvoir ? Il commence par expérimenter des choses amusantes puis, le cœur sur la main, il aide une vielle dame à traverser en l’abritant par sa simple présence. Un jour, une jeune fille à l’allure libre et légère le laisse perplexe. Elle, au contraire, se plaît a être mouillée et profite de la pluie pour danser avec une grenouille.

François Duprat était déjà connu pour son « Mon cousin dans la mort ». Son ton très original mêlant l’humanisme, la spontanéité et la fiction le caractérise décidemment de plus en plus. La douceur du dessin apporte une touche poétique supplémentaire à l’ensemble alors qu’il se permet en même temps de noter les petites choses de la vie le chiffonnant un peu. Pas d’indulgence par exemple envers certains comportements humains notamment celui des familles parties en vacances lors de la canicule de 2003 quand de nombreuses personnes âgées sont mortes, seules dans leurs appartements. Mais la vie ne peut se résumer qu’à des échecs ou des douleurs. L’homme tombe amoureux, le masque tombe et la suite laisse présager une fin heureuse comme celle des contes de fée légèrement adaptée à l’époque.

L’album est agréable à lire et s’adresse à un public plutôt jeune. François Duprat reste tendre. La couverture rose donne le ton dès le départ, il s’agit d’une jolie romance tout simplement.

Par MARIE, le 1 avril 2008

 
Il fera beau demain
n’est ni plus ni moins qu’un conte de fées, en quelques sortes : on y trouve en effet du fantastique (le super-pouvoir), mais aussi une fée et un crapaud et tout ça sur fond d’histoire d’amour naissante. On y trouve aussi tout ce qui fait de cet album une jolie petite fable moderne, ne serait-ce que par les décors, les situations ou les dialogues entre les personnages.

Une fable, voilà, c’est le terme, car on n’a pas vraiment affaire à une chronique de la vie quotidienne comme cette histoire pourrait en avoir l’air au premier coup d’oeil. On n’en saura d’ailleurs pas plus que son heureux (?) possesseur sur le super-pouvoir de Arrête-la-pluie-Man. Mais là n’est pas la question, en réalité. Quand on y regarde de plus près, les personnages sont effectivement attachants, ont une grande personnalité mais n’ont pas de passé, d’histoire, voire même de consistance : le héros n’a pas l’air d’être dévoré par l’ambition et n’a pas peur du ridicule dans ce costume qu’il s’est fabriqué et qu’il s’entête à porter ; Leïla vit en marge, pieds nus, sans famille, sans travail, sans soucis… Seul Valéry – qui pourtant est légèrement au second plan en terme d’importance de rôle – fait figure de celui qui a le plus les pieds sur terre, avec son projet et sa manière qu’il a de mener sa barque, s’offrant même les services d’un héros aux ordres. Et puis il y a Froggy, le crapaud, qui termine (avec le super-pouvoir) de classer Il fera beau demain au rayon des fictions.

François Duprat nous raconte un peu le Paris comme il aimerait sûrement le vivre ; un Paris qu’il imagine à l’image de ses personnages, spécifiques, jeunes, et rêveurs (où des filles en robes légères se promènent sur les toits !). Il fera beau demain a d’ailleurs des airs, parfois, du chouette film Chacun cherche son chat où la ville et ses habitants forment un tout, une entité loin de la pure réalité et de ses petits tracas quotidiens ; un univers commun mais magique.

Le style de dessin de François Duprat est resté assez comparable à ce qu’il a fait jusque là. Son scénario montre lui qu’il peut avoir des choses différentes à raconter, et il s’en sort bien : on termine cette lecture (pas avec l’envie qu’il pleuve, non, mais) avec ce petit bonheur d’avoir vu des destins se croiser et commencer la route ensemble.

Vivement conseillé, et pour tout public.
 

Par Sylvestre, le 13 février 2008

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