Illustré par Guillaume Sorel

Alice est assise à côté de sa sœur qui lit, mais elle s’ennuie, jusqu’au moment ou passe devant elle un étrange lapin qui regarde une montre… Elle décide de le suivre… C’est le début de ses aventures au pays des merveilles, un monde onirique ou elle va croiser la route de très nombreuses créatures toutes plus loufoques les unes que les autres, un monde incroyable, inoubliable…

Par fredgri, le 15 novembre 2014

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Notre avis sur Illustré par Guillaume Sorel

Faut il vraiment vous présenter Alice au pays des merveilles ? Cette fillette qui voit passer ce lapin blanc devant elle, le suit et tombe dans le trou qui l’emmène au pays des merveilles ? On a tous au moins eu l’occasion d’en voir une adaptation, un dessin animé, une BD et j’ose espérer qu’au moins une fois dans votre vie vous pourrez vous délecter de ce fabuleux livre, que vous soyez ou non un enfant !
Car en effet cette œuvre va beaucoup plus loin que le cadre enfantin et naïf dressé par l’adaptation Disney… Il s’agit avant tout d’un chef d’œuvre absolu de la littérature, de ceux qui perdurent, qui inspirent, qui construisent un univers inoubliable et intemporel.
Néanmoins, le statut d’Alice au Pays des merveilles est très complexe. L’œuvre est à la fois un classique pour la jeunesse et une référence obligée et admirée de la culture lettrée. Par contre, traditionnellement, toutes les éditions pour la jeunesse et une partie des éditions pour adultes sont illustrées (certaines reprennent même les dessins de Lewis Carroll lui même !).

Pour cet album Guillaume Sorel s’est donc attelé à illustrer le premier roman mettant en scène la jeune fillette "Les aventures d’Alice au pays des merveilles", traduit par Henri Parisot pour Flammarion.
Cet éditeur/traducteur, proche du mouvement surréaliste, s’attache à retranscrire le plus fidèlement possible les sonorités des jeux de mots de Carroll, les allusions et les détournements qui pullulent dans la vo. De fait, il traduit bien plus pour les adultes, mettant en avant l’idée que ce récit ne s’adresse pas uniquement aux enfants, qu’il peut nécessiter une interprétation plus attentive, plus riche, qu’il faut l’écouter, se laisser emporter par ces jeux sur le sens, sur le langage. Qu’il soutend une vraie exigence de lecture (et donc de traduction)
Peut-être qu’en contre partie il occulte un peu le fait qu’à la base le texte initial était improvisé devant une troupe d’enfants, oralement…

Sorel brosse donc, au travers de ses illustrations le portrait d’une fillette au regard espiègle, les cheveux courts et… châtains ! Il s’éloigne donc délibérément de l’image qui colle au personnage, de cette symbolique blondeur qui apparaissait déjà sur les dessins de Carroll, ou dans le dessin animé de Disney. Et franchement je trouve que cette réappropriation est particulièrement bien vue, d’autant qu’elle vient appuyer l’angle moins "léger" des textes !
Par contre, peut-être que le dessin de Sorel amène une vision plus dure, plus désaturée du livre, que le regard de cette étrange héroïne contient moins de légèreté gaie que l’originale, certainement, toujours est-il que cette vision ne laisse personne indifférent.

Quel bonheur de renouer avec cet univers peuplé d’une multitude de personnages tous plus délirant les uns que les autres
Ces magnifiques aquarelles nous permettent donc de retrouver cette aventure incroyable, à la rencontre du ver à soie bleu, du Chat du Cheshire, de la Reine de Cœur, du Chapelier…

Un grand classique à mettre absolument entre toutes les mains ! Et une sublime adaptation !

Par FredGri, le 15 novembre 2014

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