Impénétrable

Alix Garin, après « ne m’oublie pas», présente ici un nouveau roman graphique ,autobiographique.
Elle témoigne d’une expérience personnelle. Elle est jeune et a 21 ans , tout lui sourit, son couple, le sucés de sa première BD, la signature d’un contrat dans une maison d’Edition, alors pourquoi viendrait-elle se plaindre de ses relations sexuelles ? Et si c’etait sa faute ? S’il suffisait de faire un effort ? D’attendre que cela passe ? Lorsque l’on est amoureux on DOIT faire certaines choses, parce que tout le monde le fait, parce que l’autre le souhaite ! C’est ce qu’il se dit !

Aprés la solitude, la culpabilité et l’errance médicale, elle peut enfin mettre un mot sur ce dont elle souffre. Un trouble sexuel nommé le vaginisme, rendant douloureuse la pénétration.
Malheureusement cela ne va qu’empirer et la faire vivre dans l’appréhension. Cela s’aggrave et dure près de deux ans… Deux années au cours desquelles elle ne va pas abandonner malgré l’ampleur des obstacles qu’elle va traverser
Ses rendez-vous chez les psychologues, sexologues, gynécologues , ne l’empèche pas de se heurter à tous les préjugés, idées préconçues, normes ou encore à l’opinion publique.
Elle dévoile tout et c’est peu dire, relation de couple, nudité, sentiments, drogue et libertinage.
La persévérance dont elle a fait preuve, lui a permis de se relever et de reconquérir son désir.

Par maude, le 8 septembre 2024

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Notre avis sur Impénétrable

« Impénétrable », au sens propre, « qui ne peut être traversé » au sens figuré « qu’il est difficile ou impossible de connaître, d’expliquer ». Ce titre colle parfaitement à cette histoire.

Que faire lorsque ce qui s’avère être la chose décrite comme la plus réjouissante pour le commun des hommes devient brusquement souffrance ?

Alix Garin ne cache rien, elle dévoile tout, sans filtre et c’est le parfait moyen pour se reconnaître en elle et encourager chacun à faire de même, cela nous renvoie forcement à nos propres tabous, tout ce que l’on n’ose dire. Elle expose ici la manière dont elle a su reprendre le contrôle de son corps en s’abandonnant au désir.

J’ai grandement apprécié le fait qu’elle livre aussi les retombées d’une telle écriture sur son cercle familial. Tout comme le respect, L’amour est au centre de cette lecture, l’amour de soi mais aussi l’amour partagé. 

Cette Bd pourrait aider de nombreuses femmes, adolescentes, à déculpabiliser, ne plus avoir honte et à se sentir moins seules

Même si le monde progresse et lève le voile sur de nombreux tabous, encourageant la parole de chacun, il reste du progrès à faire.

La définition du récit intimiste prend tout son sens, en exposant les pensées et les sentiments les plus secrets de l’auteure. L’intime reste souvent caché/secret , alors qu’il peut être salvateur et libérateur de mettre des mots sur des maux pour mieux traverser l’adversité.

Comme elle le dit, ce sont « les contradictions qui nous façonnent » ne nous cantonnons pas à ce que l’on attend de nous, ne nous enfermons pas dans un modèle ou dans l’image que l’on a de nous, osons nous libérer de la norme au profit de nos désirs.

En voyant la couverture de cette Bd, je n’aurais pas imaginé une telle lecture, en effet en faisant défiler les pages qui la composent , l’on reconnaît facilement les traits de l’auteure, différents du caractère sombre de cette première vue. 

J’ai beaucoup aimé le dessin et cette recherche graphique qui lui a parfaitement permis de mettre des sensations en forme, de par les couleurs, l’ambiance donnée, les teintes choisies pour telle et telle émotion ou impression. Les pleines pages sont saisissantes. Pour finir l’épaisseur du roman, n’en est rien puisqu’il se lit très facilement, 

Le résultat est puissant, sincère et touchant, d’une honnêteté incroyable

J’ai adoré pouvoir retrouver des questionnements et ressentis similaires aux miens dans son témoignage. 

Elle nous encourage à nous écouter, à trouver de la résilience, à créer notre propre parcours vers une voie plus positive, à persévérer devant les chocs et les obstacles. 

Rien n’est tracé d’avance, il faut parfois s’octroyer une pause, une infidélité à nos convictions, pour mieux rebondir ! 

Par Maude, le 8 septembre 2024

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