INCARNATIS, LA VÉNUS D'EMERAE
Le retour d'Ethelior

Sur Terre, deux siècles après les catastrophes des "Lunes Sombres", le monde est dorénavant divisé entre deux factions, les teks et les domas, mais le technofascisme fait rage et son chef suprême, Tara Nex, impose une nouvelle forme d’obscurantisme impitoyable et intransigeante. Pendant ce temps là, les aéroplaneurs de la Guilde commercent dans le monde entier, en toute neutralité. Mais un jour, à bord de l’un de ses cargos, le jeune Yarel Grinh réagit à une attaque et provoque, sans le vouloir, le massacre de toute sa famille. Seul rescapé, il décide qu’il se vengera, un jour ou l’autre. Depuis son plus jeune âge, il est tourmenté par d’étranges visions, un lien onirique vers le créateur de la Science Arcanique, Ethélior, dont il serait la réincarnation…

Par fredgri, le 14 août 2017

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Notre avis sur INCARNATIS, LA VÉNUS D’EMERAE #1 – Le retour d’Ethelior

Pour présenter le projet Incarnatis, il faut parler de ce qu’on appelle depuis quelques années déjà le "Transmédia".
Alors le Transmédia, c’est en fait assez simple, on développe des œuvres en utilisant plusieurs médias afin d’amener un univers narratif plus immersif. Évidemment, chaque média donne un contenu différent, un nouveau regard, un nouveau point d’entrée dans l’univers transmédiatique de l’œuvre. On a pu voir auparavant des œuvres comme "L’après midi d’un faune" de Mallarmé qui se déclinait par une mise en musique de Claude Debussy, avec son "Prélude à l’après-midi d’un faune", sur lequel Vaslav Nijinski créa ensuite une chorégraphie.
Et c’est sur ce principe que se développe l’univers de Marc Frachet: "Incarnatis" !

Ce premier volume propose donc une première lecture des plus classiques, un livre physique, un récit passionnant ou l’on suit le jeune Yarel dans son périple, il finit par rencontrer la belle Manaï et ensemble il réussissent à fuir les hordes envoyées par leur ennemi Tara Nex !
Régulièrement, au fil des pages on croise des QR codes qu’il suffit de scanner sur son smartphone, avec soit une petite application toute simple, soit carrément une application Incarnatis dédiée. On a ainsi accès à des médias additionnels comme des illustrations (par Étienne le Roux), des musiques (composées par Marc Frachet et Jean-Marie Philibert), des textes audio (lus par les comédiens Odile Schmitt, Stéphane Pouplard et Benoît Allemane), ou des artefacts (conçus par Philippe d’Euck et modélisés en 3D par Sébastien Terme) ! Chaque nouvelle piste vient donc rajouter un plus à la lecture, qu’il s’agisse d’une ambiance, d’un complément qui raconte l’entre deux chapitres ou simplement d’illustrer une séquence qu’on vient de lire.

Au tout début, le "geste" est laborieux, car on doit interrompre sa lecture, scanner le QR codes et ensuite se laisser porter par les bonus. Mais très vite, on le fait sans trop réfléchir, l’immersion est complète et très agréable !
On sent toutefois que cela reste assez embryonnaire dans l’intention. On peut très bien se contenter de ne lire que le texte sans aller virevolter deçi delà. Malgré tout, encore une fois, l’idée est réellement très intéressante, elle ouvre vers des pistes de réflexion passionnantes, tant dans l’usage de ces codes que dans ce qu’ils pourraient ensuite apporter en plus, en terme de réalité augmentée. Peut-être sous forme de DVD plutôt que de livre papier… Qui sait !
Mais comme l’industrie du livre numérique peine à décoller, on se doute que cette version papier était certainement la meilleure solution, autant en profiter pleinement et jouir de cet univers absolument captivant !

Marc Frachet propose donc ici un voyage dans le futur. Mais un futur ou tout est bouleversé, avec notamment un retour à la magie. Dans ce premier volume, il met en place les pions qui vont ensuite entraîner tout le récit dans une sorte de course poursuite sur fond de pouvoir totalitaire dystopique, de groupes de rebelles et d’évocations du passé. L’ensemble est écrit avec beaucoup de clarté, mais demeure parfois aussi assez complexe dans ses diverses terminologies. Il faut suivre, d’autant que Marc Frachet a absolument tout réinventé et même les bribes de passé qui émergent par-ci par-là laissent penser à un présent modifié, qui n’est déjà plus le nôtre !

Ainsi, au delà de l’exercice de style, ce roman de 280 pages se dévore d’une traite, avec régal !
Incarnatis est vraiment un univers en devenir qui promet de très beaux livres à venir !

Je vous encourage d’ailleurs à aller soutenir aussi le projet sur la plateforme Tipeee (sur ce lien), histoire d’avoir un jour la suite et donner une véritable chance à ce très bel univers et à son auteur particulièrement inspiré !

Par FredGri, le 14 août 2017

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