Infinite vacation
(Infinite Vacation 1 à 5)
Dans le monde de Mark il est possible de voyager au travers des multiples réalités alternatives qui se créent à chaque instant. Une entreprise s’est d’ailleurs montée sur cet unique concept. Grâce à une application téléchargeable gratuitement sur les mobiles chacun peut avoir la possibilité de voyager, de prendre une infinitude de vacances vers ces possibles qui nous ont échappé. Ainsi, quand Mark aperçoit une belle fille dans un bar, quand cette dernière se lève sans qu’il n’ai pu lui adresser la parole il se saisit de son téléphone et accède au logiciel Infinite Vacation afin de pouvoir découvrir la réalité alternative ou il a eu l’audace de se lever et de lui parler… Mais il découvre aussi, en parallèle qu’un organisme est en train d’assassiner le plus de Mark possible au fil des mondes parallèles… Mark doit alors se protéger et tenter de ne plus utiliser cette technologie…
Par fredgri, le 5 octobre 2014
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9781607067214
Notre avis sur Infinite vacation
En entrant dans cet album on a tout d’abord droit à une intro qui fait le point sur ce qu’est le concept des réalités alternatives, le texte est assez ardu, d’autant qu’il ajoute un côté nébuleux aux planches qui suivent. Les auteurs rendent alors leur idée plus complexe qu’elle ne l’est concrètement, ce qui fait que les premières pages remâchent un peu cet aspect théorique et il faut s’accrocher. Pourtant, une fois passée cette dimension réflexive, très vite on se laisse entraîner par cette intrigue passionnante, qui n’avait de plus pas vraiment besoin d’être complexifiée davantage !
Les auteurs s’amusent alors à tordre ce concept, à entraîner leur héros dans une suite de situations qui en éprouvent les limites.
Parce qu’est ce qu’une réalité alternative, en vrai ? C’est une suite d’alternatives qui se génèrent à chaque choix que l’on fait dans la vie. Je rentre chez moi en oubliant d’acheter du lait, il va donc se créer une version alternative ou je me suis arrêté pour me prendre une brique, etc. Donc l’éventualité que de ces innombrables possibles se décline une multitude de mondes ou l’on pourrait revenir en arrière, changer de vie ou simplement avoir le courage de s’adresser à cette inconnue croisée du regard dans un bar, semble séduisante. Les deux auteurs s’amusent avec cette idée, génèrent toute une série de versions alternatives de Mark, mais ne s’arrêtent pas vraiment là…
Après tout, par exemple, amener un groupe anonyme qui a pour plan de liquider le plus de Mark possible permet de nouvelles pistes, cela rajoute une tension qui fait sortir le récit de la simple démonstration.
Progressivement, le scénario glisse vers un thriller SF captivant ou Mark tente de trouver des solutions tandis qu’autour de lui les réalités se détruisent, se connectent dans un dernier souffle !
La très grande qualité de cette histoire réside dans la très grande intelligence à la fois scénaristique et graphique qui transpire de chaque planche. Qu’il s’agisse de Nick Spencer qui livre un récit extrêmement documenté, avec des théories poussées très loin, ou bien Christian Ward qui explose littéralement dans chaque plan ou dans les doubles pages aux couleurs vives et chatoyantes. Il règne une ambiance vraiment créative sur l’ensemble de ce projet, avec deux auteurs qui explorent leur champs d’action, testent les limites, repoussent encore et encore les règles narratives en cours… Incroyable !
Comme quoi l’actuelle vague qui déferle sur la production Image est à surveiller de très très près !
Une petite pépite passée un peu trop inaperçue, qui n’a pas du réellement rencontrer le succès escompté ! Dommage !
Il faut dire que Spencer montre bien qu’il y avait encore beaucoup de choses à faire avec ce concept, mais que 5 numéros c’était peut-être un peu court…
Par FredGri, le 5 octobre 2014